But de ce blog


Le refus de procréer étant encore un tabou volontiers passé sous silence par les médias dominants, ce blog a pour vocation de montrer que le non-désir d’enfant ou le dégoût d’être né sont en réalité des invariants anthropologiques qui se manifestent à toute époque à travers les œuvres littéraires, philosophiques et même religieuses. Ainsi le but de tout bouddhiste est-il de sortir à jamais du cycle des naissances… Pour paraphraser le VHEMT : Puissions-nous rire longtemps et disparaître !

25 juin 2012

Lettre B

Les enfants adoucissent les labeurs, mais ils rendent les infortunes plus amères : ils accroissent les soucis de la vie, mais ils atténuent le souvenir de la mort. La perpétuation par la génération est commune aux bêtes ; mais mémoire, mérite, et nobles ouvrages sont propres aux hommes : et sûrement un homme constatera que les plus nobles ouvrages et fondations ont procédé d’hommes sans enfants.
Francis Bacon, Essais. Angleterre XVII°


~ On ne s’interroge jamais sur la légitimité d’un désir d’enfant. Pourtant nul n’ignore les ravages de l’irresponsabilité maternelle.
~ De nombreux indices montrent que le style de vie des non-parents est souvent secrètement envié par les parents. L’agressivité de ces derniers n’en est pas le moindre signe.
~ La société n’est toujours pas prête à entendre que s’il y a des parents heureux, il y en a d’autres, à la fois frustrés et amers, qui auraient peut-être mieux fait de s’abstenir…
Elisabeth Badinter, Le conflit : la femme et la mère. France XXI°


~ La nuit dernière, tandis que E… était en train d’allaiter le bébé je fis très délicieusement remarquer : « Quel petit parasite – te voilà Cléopâtre attachant l’aspic ».
~ La venue du bébé fut mon coup de grâce. La petite créature semble concentrer sous une seule tête tous mes désastres personnels et plus d’une fois une rage insensée m’a empoigné à la pensée d’un bébé en échange de mon ambition, d’une chambre d’enfant au lieu d’un cabinet de travail.
W. N. P. Barbellion, Le journal d’un homme déçu. Angleterre XX°


Les enfants – ajouta-t-elle avec une espèce de mépris – sont bons pour les femmes malheureuses !
Jules Barbey d’Aurevilly, Les diaboliques. France XIX°

Les enfants nous consolent de tous les chagrins… en attendant les épouvantables qu’ils ne manqueront pas de nous donner.
Jules Barbey d’Aurevilly, Pensées détachées. France XIX°


~ Je t’ai montré les instructions pour fermer les portes de la matrice en conjurant l’attirance et l’aversion. Ecoute ces paroles et souviens-t’en !
~ Si tu comprends ainsi du fond de ton cœur que tout n’est que mensonge, la porte de la matrice se fermera.
~ Je ne veux plus de ce cycle des existences. Mon cœur le craint et le refuse sans cesse.
Bardo-Thödol (Livre tibétain des Morts). Tibet VIII°


Du grand Melchisédech connais-tu la sentence ? Il a dit quand il prit congé de l’existence : « L’homme, triste esclave en naissant, en esclave au tombeau descend et, sans comprendre son secret, le long de la vallée de larmes chemine parmi les alarmes, souffre, gémit et disparaît . »
Constantin Batiouchkov, Sentence de Melchisédech. Russie XIX°


~ Tout amour fait toujours une mauvaise fin, d’autant plus mauvaise qu’il était plus divin, plus ailé à son commencement. Il n’est pas de rêve, quelque idéal qu’il soit, qu’on ne retrouve avec un poupard glouton suspendu au sein.
~ Il considérait la reproduction comme un vice de l’amour, la grossesse comme une maladie d’araignée. Il a écrit quelque part : Les anges sont hermaphrodites et stériles.
Charles Baudelaire, La Fanfarlo. France XIX°


~ Parce qu’il a horreur de la gratuité et de la mort, l’homme a horreur d’avoir été engendré.
~ A côté des mères franchement sadiques, il en est beaucoup qui sont surtout capricieuses ; ce qui les enchante c’est de dominer ; tout petit, le bébé est un jouet : si c’est un garçon elles s’amusent sans scrupule de son sexe ; si c’est une fille elles en font une poupée ; plus tard, elles veulent qu’un petit esclave leur obéisse aveuglément : vaniteuses, elles exhibent l’enfant comme un animal savant ; jalouses et exclusives, elles l’isolent du reste du monde.
Simone de Beauvoir, Le deuxième sexe. France XX°


Je ne naîtrai ni par conséquent ne mourrai jamais, c’est mieux ainsi.
Samuel Beckett, Malone meurt. Irlande XX°

~ Là où on ne sent rien, n’entend rien, ne sait rien, ne dit rien, n’est rien, c’est là où il ferait bon être.
~ Histoires de berceau, cerceau, puceau, pourceau, sang et eau, peau et os, tombeau.
~ Je cherche ma mère, pour la tuer, il fallait y penser plus tôt, avant de naître.
Samuel Beckett, L’innommable. Irlande XX°

Tout ce que je regrette, c’est d’être né. Il m’a toujours semblé que c’était si long, si fatigant de mourir.
Samuel Beckett, D’un ouvrage abandonné. Irlande XX°

Ma naissance fut ma perte.
Samuel Beckett, Lettre à David Warrilow (1977). Irlande XX°


Ah ! ma mère, dis-moi qui t’a envoyée au lit de mon père ! Tu as allumé la première étincelle de ma vie. Misère de moi ! C’est à cause de ce feu qui te brûlait que je porte ma douleur, en trébuchant le long de mon chemin. […] Ah, si tu avais eu serrure et verrou à ta virginité ! […] Foin de vous mon père et ma mère !
Carl Michael Bellman, Les épîtres de Fredman. Suède XVIII°


~ Chacun d’entre nous fut préjudicié en étant propulsé dans l’existence. Ce préjudice n’est pas négligeable, car même la qualité des meilleures vies est très mauvaise – and considérablement pire que la plupart des gens ne le reconnaissent. Bien qu’il soit de toute évidence trop tard pour empêcher notre propre existence, il n’est pas trop tard d’empêcher l’existence de possibles futures personnes. Créer de nouvelles personnes est donc moralement problématique.
~ Ceux qui décident d’avoir un enfant le font pour toutes sortes de raisons, mais parmi ces raisons ne peuvent figurer les intérêts de l’enfant potentiel. On ne peut jamais avoir un enfant pour l'amour de cet enfant.
~ Personne n’a la chance de ne pas être né, tout le monde a la malchance d’être né – et c’est une malchance tout particulière.
David Benatar, Better never to have been: the harm of coming into existence. Afrique du Sud XXI°


~ Pourquoi sommes-nous nés ? Quelle est la loi stupide
Qui sous son bras vainqueur nous terrasse et nous guide ?
~ Ne blasphémons pas Dieu quand Dieu n’existe pas.
Mais nous pouvons vraiment maudire notre père
Qui, connaissant le sort que notre vie espère,
Nous a donné le jour pour avoir le trépas.
Jean Berge, La Prière. France XIX° 


Le film commencerait par une proclamation du Diable : « Prenant en ce jour possession du monde, je tiens à faire savoir ceci : j’ordonne que tout demeure tel qu’avant. La bombe atomique doit être interdite : ne croyez pas pouvoir vous en tirer si facilement… »
Ingmar Bergman, La prison. Suède XX°


Ne pourrait-on pas […], dans les pays où la population surabonde, frapper de taxes plus ou moins lourdes l’enfant en excédent ?
Henri Bergson, Les deux sources de la morale et de la religion (1932). France XX°


Pour beaucoup de niais vaniteux que la vie déçoit, la famille reste une institution nécessaire, puisqu’elle met à leur disposition, et comme à portée de la main, un petit nombre d’êtres faibles, que le plus lâche peut effrayer. Car l’impuissance aime refléter son néant dans la souffrance d’autrui.
Georges Bernanos, Sous le soleil de Satan. France XX°


Il n'existe absolument pas de parents, il n'existe que des criminels en tant que procréateurs de nouveaux êtres humains, des procréateurs qui agissent avec toute leur absurdité et leur stupidité contre ces nouveaux êtres humains procréés par eux.
Thomas Bernhard, L'origine. Autriche XX°

C’est un malheur que de naître, disait-il, et aussi longtemps que nous vivons, nous ne faisons que prolonger ce malheur, seule la mort y met un terme.
Thomas Bernhard, Le naufragé. Autriche XX°

~ L'État met les enfants au monde, on fait seulement croire aux mères qu'elles mettent les enfants au monde, c'est du ventre de l'État que sortent les enfants, voilà la vérité.
~ Faire un enfant et donner la vie, comme on dit si hypocritement, ce n'est tout de même rien d'autre que mettre au monde et mettre dans le monde un malheur accablant, et alors tous les gens sont, à chaque fois, effrayés par cet accablant malheur. D'ailleurs la nature a toujours transformé les parents en imbéciles.
Thomas Bernhard, Maîtres anciens. Autriche XX°


N’être pas né ; c’est le seul moyen d’éviter le malheur.
Pierre Victor Baron de Besenval, Le spleen. France XVIII°


~ Peut-être aurait-il mieux valu que le Premier Bébé ait été dévoré par un aigle ou un condor.
~ Naissance : le premier et le plus terrible de tous les malheurs.
Ambrose Bierce, Le dictionnaire du diable. Etats-Unis XX°


~ Je dirais que j’appartiens au genre humain…dont je souhaite la disparition sans heurt, sans guerre, sans frappe, sans chocolat et pirouette. Je suis pour l’extinction de la race humaine.
~ Cela ramène à ce mot de fou littéraire que je trouve admirable : « Si personne n’existait, tout le monde serait heureux ».
~ J’ai un grand dégoût pour l’être humain, bien sûr.
André Blavier, interview (Vu d’Ici n° 1 juillet 2000). Belgique XX°


[Les Bogomiles prônaient] le refus de toute compromission avec un monde maudit, contaminé par le mal et le diable. […] Ils refusaient la procréation.
Bogomiles. Bulgarie X° (extrait de : Jacques Lacarrière, Les Gnostiques)


~ - Il est plaisant et instructif d’assister en spectateur, et jusqu’au dernier acte, à cette grande tragi-comédie qu’est l’Histoire universelle, et de penser que, pour finir, lorsqu’à la fin des temps, sur l’ultime cime émergée, tu seras l’unique survivant du dernier grand Déluge, tu pourras t’offrir le rare plaisir de siffler toute la pièce, sans te soucier de personne, et, là-dessus, second Prométhée, de te précipiter dans l’abîme avec une fureur sauvage !
- Sans doute, je sifflerais, dit l’homme avec dépit, si le Dramaturge ne m’avait impliqué moi-même dans sa pièce, en tant que personnage actif :  cela je ne le lui pardonnerai jamais !
~ Oh, si je pouvais trouver le mouvement d’horlogerie du Temps, et son éternel tic-tac, pour me jeter dessus, et le briser ou m’y déchiqueter ! 
~ - Emporte cet avorton, reprit le vieillard. Il souleva la couverture qui recouvrait un enfant endormi. « Je préfère ne pas le garder avec moi, car je suis encore sujet à des accès de philanthropie, où, dans mon égarement, je serais capable de l’étouffer ! »
~ Les fils de la Terre auraient pu jouer un bon tour au Juge suprême, en édictant une loi contre la repopulation, afin que le Bon Dieu, ou quiconque voudrait jeter un ultime coup d’œil sur notre planète avant le Jugement dernier, ait la surprise de la trouver entièrement dépeuplée !
Bonaventura (alias Schelling), Les veilles. Allemagne XIX°


~ Eh bien !  non !  idiots que vous êtes !  vous allez où vont toutes choses, au néant !… Et c’est face à face avec la mort, et le pied dans la fosse, lâches, que je vous dis cela ! Je ne veux pas d’une autre vie, j’en ai assez de vivre, c’est le néant que j’appelle !
~ Jusqu’à cette heure, j’avais gardé mon sang-froid, mais tant de misères m’enragent !… Oh ! si je tenais l’humanité comme je te tiens là, je l’étranglerais ! Si elle n’avait qu’une vie, je la frapperais de ce couteau, je l’anéantirais ! si je tenais ton Dieu, je le frapperais comme je frappe cet arbre ! si je tenais ma mère, ma mère qui m’a donné la vie, je l’éventrerais ! C’est une chose infâme qu’une mère !
Pétrus Borel, Champavert. France XIX°


Les miroirs et la copulation sont abominables, parce qu’ils multiplient le nombre des hommes.
Jorge Luis Borges, Fictions. Argentine XX°


Dans le coït, l’homme se rabaisse au niveau de l’animal non parce qu’il prend du plaisir mais parce qu’il obéit à l’instinct de reproduction. Il existe un moyen d’échapper à cette triste destinée. C’est la philosophie. Si la plupart des philosophes furent célibataires, c’est pour témoigner que le but ultime de l’Humanité n’est pas de se reproduire. Nous ne sommes pas des chiens, nous ne sommes pas des paramécies, nous ne sommes pas des lapins. La philosophie est l’affirmation qu’il existe une façon non sexuelle de se perpétuer. Les héritages philosophiques se passent de gènes.
Jean-Baptiste Botul (alias Frédéric Pagès), La vie sexuelle d’Emmanuel Kant. France XX°


Lente, longue et douloureuse est la vie,
Impitoyable, affreuse et certaine arrive la mort,
Redoutable et inassouvie, la roue recommence.
Maiga Boubou Idrissa, Les morts ont des yeux de lumière. Niger XX°


« Sarvam Duhkham » : Tout est douleur, mal-être, impermanence et déception.
Bouddha. Inde VI° AC

La naissance est douleur, la maladie est douleur, la vieillesse est douleur, la mort est douleur, le chagrin, la peine, la souffrance, la tristesse, le désespoir, sont douleur ; la non-obtention de ce que l’on désire est douleur ; en un mot, les cinq constituants de l’existence marqués par l’attachement sont douleur.
    Mais qu’est-ce donc, ô moines, que la Noble Vérité de l’apparition de la douleur ? C’est le désir générateur de nouvelles naissances, avec son cortège d’avidités et de convoitises, s’assouvissant tantôt ici, tantôt là, désir des sens, désir d’exister, désir d’autodestruction.
    Mais qu’est-ce donc, ô moines, que la Noble Vérité de l’extinction de la souffrance ? C’est, précisément, l’extinction, l’abandon, le renoncement, la délivrance, le détachement complets de ce désir.
Bouddha, Sermon de Bénarès. Inde VI° AC

~ Epuisée est la naissance, pratiquée la conduite pure, accomplie la tâche, il n’y aura plus d’existence ici-bas.
~ Misérable, certainement, est ce monde qui est produit, qui naît, vieillit, meurt, disparaît et est reproduit.
~ Ce monde n’est qu’un grand amas de douleurs.
~ La vieillesse et la mort ont pour cause la naissance.
~ Ayant connu le danger de la naissance, recherchant l’Extinction, le salut suprême et sans naissance, j’atteignis l’Extinction, le salut suprême et sans naissance.
~ Inébranlable est ma délivrance, voici ma dernière naissance, il n’y aura désormais plus d’existence.
Bouddha, [paroles extraites de différents sutras du canon pali, cités in Pierre Crépon, Les fleurs de Bouddha. Anthologie du Bouddhisme.] Inde VI° AC


Salomon le sage vous est connu
Et vous savez ce qu’il est devenu.
Solaire était chez lui la clairvoyance,
Il maudissait l’instant de sa naissance
Et constatait que tout est vanité.
Que sage et grand il aura donc été !
Bertolt Brecht, Mère Courage et ses enfants. Allemagne XX°


Ce Monsieur, vous ne le connaissez pas ? C’est M. Lemême. Je vous présente Madame Madame. Et leurs enfants.
André Breton, Poisson soluble. France XX°

~ Tout est à faire, tous les moyens doivent être bons à employer pour ruiner les idées de famille, de patrie, de religion.
~ Chaque jour nous apporte, dans l’ordre de la confiance et de l’espoir placés, à de rares exceptions près, beaucoup trop généreusement dans les êtres, une déception nouvelle qu’il faut avoir le courage d’avouer, ne serait-ce, par mesure d’hygiène mentale, que pour la porter au compte horriblement débiteur de la vie.
André Breton, Second manifeste du surréalisme. France XX°

Le rêve, le seul rêve est de n’être pas né.
André Breton, L’Immaculée Conception. France XX°


~ La nature est un problème inexplicable ; elle existe sur un principe de destruction. Il faut que chaque être soit l’infatigable instrument de la mort des autres, ou bien qu’il cesse lui-même de vivre.
~ Pourquoi l’homme fut-il créé ? Il tourmente, il tue, il dévore ; il souffre, meurt, est dévoré – vous avez là toute son histoire.
~ L’univers me paraissait une vaste machine construite seulement pour produire le mal. Je doutais presque de la bonté de Dieu, pour n’avoir pas anéanti l’homme le jour où il pécha pour la première fois. « Le monde aurait dû être détruit, dis-je, écrasé comme j’écrase ce reptile qui n’a rien fait d’autre dans sa vie que de rendre tout ce qu’il touche aussi répugnant que lui-même. »
Emily Brontë, Le papillon. Angleterre XIX°


~ Je vois mon amie enceinte, et je n’en finis pas de mesurer l’ampleur de la catastrophe.
~ Le tueur fou s’appelait Eric. On ajoute souvent le mot fou derrière le mot tueur, comme s’il était plus étrange de tuer les gens que de les mettre au monde. Pour moi ce sont les géniteurs qui sont suspects.
~ Procréer, impossible. Je ne me pardonnerais jamais d’avoir introduit quelqu’un dans le couloir de la mort.
~ La famille est le lieu des pires cruautés. Jamais un pied là-dedans. Ne pas être tortionnaire. Ne pas devenir mère.
Elisa BruneLa mort dans l’âme : tango avec Cioran. Belgique XXI°


~ Une faute a été commise le jour où on nous a créés.
~ La vie ne vaut pas la fatigue qu’on se donne pour la conserver.
~ Je saurai mourir avec courage, c’est plus facile que de vivre.
~ Le néant sera bientôt mon asile, la vie est pour moi un fardeau. Qu’on me l’arrache, il me tarde d’en être délivré.
~ Si Dieu est le repos suprême, le néant est Dieu.
Georg Büchner, La mort de Danton. Allemagne XIX°


~ Arrêtons de faire des gosses. Ca ne sert à rien qu’à mettre au monde des malheureux. Et puis les gosses nous bouffent les oreilles. Avoir des enfants, c’est être manipulé par ses gènes.
~ Après le coup d’Etat, la dénatalité et ses moyens seront enseignés dans les écoles, et les stérilisés volontaires décorés. Prolétaires de tous les pays, stérilisez-vous. Faire des enfants est un crime contre l’humanité. En Belgique libérée, il y aura un permis de procréer, qui s’inspirera du permis de conduire. Le but de la Belgique sera d’arriver à natalité zéro.
Jan Bucquoy, La vie est belge. Belgique XXI°


Quant à ma vie, elle était toujours aussi lamentable qu’au jour de ma naissance. […] Les gens étaient tous pareils. « Et dire qu’il va falloir continuer à vivre avec tous ces connards jusqu’au bout », pensai-je. « Nom de Dieu ! » Et en plus, ils avaient tous des trous de cul et des organes sexuels ! Et des bouches ! Et des aisselles ! Et tout ça chiait et bavardait et était aussi mortellement ennuyeux que de la merde d’âne. […] Il était évident que je ne serais jamais capable d’être heureux, de me marier et d’avoir des enfants.
Charles Bukowski, Souvenirs d’un pas grand-chose. Etats-Unis XX°


J’ai vu là-bas ce las soleil d’hiver
Deux fois quarante fois revenir ;
Et chaque fois il ajouta des preuves
Que l’homme fut fait pour se lamenter.
[…]
Oh ! que de foules en chaque contrée,
Toutes misérables et désespérées,
A travers une vie éreintante cette leçon apprennent,
Que l’homme fut fait pour se lamenter.
Multiples et pointus les nombreux maux
Entextilés dans notre carcasse !
Robert Burns, L’homme fut fait pour se lamenter. Chant funèbre. Ecosse XVIII°


« C’est une misère de naître, une douleur de vivre, une peine de mourir » : la mort met fin à nos souffrances, et cependant nous ne pouvons l’envisager.
Robert Burton, Anatomie de la mélancolie. Angleterre XVII°


~ Ils considèrent la naissance d’un enfant comme un sujet pénible sur lequel il est plus charitable de ne pas insister.
~ On fit l’essai, sur la Terre, d’une race d’hommes qui connaissaient l’avenir mieux que le passé, mais ils moururent au bout d’une année de la souffrance que leur causait cette connaissance.
~ Il n’y a pas un seul homme de quarante ans qui ne serait heureux de rentrer dans le monde des non-nés, s’il pouvait le faire décemment et sans déshonneur. Etant au monde, il y a toutes les chances pour qu’il y reste jusqu’à ce qu’il soit forcé de s’en aller ; mais pensez-vous qu’il consentirait à renaître, et à revivre sa vie, si on venait lui en offrir la possibilité ? Ne le croyez pas. Et s’il pouvait changer le passé au point de faire qu’il ne fût jamais né, ne pensez-vous pas qu’il le ferait avec joie ? Qu’était-ce donc qu’un de leurs poètes voulait dire, quand il maudit le jour où il était né et la nuit dans laquelle il fut dit qu’un enfant mâle avait été conçu ?
Samuel Butler, Erewhon. Angleterre XIX°


Je ne sais pas ce que Scrope Davies avait en tête quand il t’a dit que j’aimais les enfants, leur seule vue m’est tellement odieuse que j’ai toujours eu le plus grand respect pour le personnage d’Hérode.
G. G. Lord Byron, Lettre à Augusta Leigh (30 août 1811). Angleterre XIX°

~ Je n’étais pas né : je ne cherchais pas à naître, et n’aime guère la situation dans laquelle cette naissance m’a jeté.
~ Je voudrais n’avoir jamais vécu !
~ Donner naissance à ceux qui ne peuvent que souffrir durant de nombreuses années, puis mourir, il me semble que c’est simplement propager la mort, et multiplier le meurtre.
G. G. Lord Byron, Caïn. Angleterre XIX°

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