But de ce blog


Le refus de procréer étant encore un tabou volontiers passé sous silence par les médias dominants, ce blog a pour vocation de montrer que le non-désir d’enfant ou le dégoût d’être né sont en réalité des invariants anthropologiques qui se manifestent à toute époque à travers les œuvres littéraires, philosophiques et même religieuses. Ainsi le but de tout bouddhiste est-il de sortir à jamais du cycle des naissances… Pour paraphraser le VHEMT : Puissions-nous rire longtemps et disparaître !

16 juin 2012

Lettre K



~ Parmi  les vivants, je n’en ai pas trouvé d’heureux,
Je n’ai jamais vu que des affligés !
~ En vain l’on a obtenu une naissance humaine :
Nombreux sont ceux qui ont droit sur ce corps !
Le père et la mère disent : « C’est notre enfant »,
C’est pour leur propre avantage qu’ils l’ont nourri.
~ Fils, épouse, fortune sont illusoires,
Comprenez-le et renoncez-y.
Kabîr, Paroles. Inde XV°. Source : Charlotte Vaudeville, Au cabaret de l’amour : paroles de Kabîr.


Le premier signe d’un début de connaissance, c’est le désir de mourir. Cette vie-ci semble insupportable, une autre, inaccessible. On n’a plus honte de vouloir mourir ; on demande son transfert de la vieille cellule, qu’on hait, pour une nouvelle, que l’on apprendra bientôt à haïr.
Franz Kafka, Réflexions sur le péché, la souffrance, l’espérance et le vrai chemin. Tchéquie XX°

~ Il se sent prisonnier sur cette terre, il y est à l’étroit, se déclarent en lui les chagrins, les faiblesses, les maladies, les délires des prisonniers, aucune consolation ne peut le consoler parce que ce n’est justement qu’une consolation, une aimable consolation qui donne mal à la tête en face du fait brutal de la captivité.
~ Quand il entend dire que son ami va avoir un enfant, il reconnaît qu’il a déjà souffert de cela par avance en tant que penseur.
Franz Kafka, Aphorismes pour la série « il ». Tchéquie XX°

~ La phrase favorite de la femme du philosophe Mendelssohn : « Comme tout l’univers me donne la nausée ! »
~ J’ai pris plaisir à imaginer un couteau qui se retournait dans mon cœur.
~ Désir d’un plus profond sommeil, qui dissolve plus. Le besoin de métaphysique n’est que le besoin de la mort.
~ Ce n’est que la foule des diables qui peut faire notre malheur terrestre.
~ Hésitation devant la naissance. […] Ma vie est hésitation devant la naissance.
Franz Kafka, Journal. Tchéquie XX°


On m’a amputé la jambe il y a six mois, qui ont été des siècles de torture et par moments j’ai presque perdu la raison. Je continue à avoir envie de me suicider. […] J’espère que la sortie sera heureuse et j’espère bien ne jamais revenir.
Frida Kahlo, Journal (1954). Mexique XX°


Hélas, mon père, hélas, ma mère,
Hélas, ô mes fameux parents !
Pourquoi m’avez-vous mise au monde,
Pourquoi m’avez-vous élevée
Pour verser ces torrents de larmes,
Pour être en proie à ces angoisses,
Pour éprouver tous ces chagrins
Et lamenter tous ces soucis ?
Il eût été mieux, ô ma mère,
Il eût été préférable,
O toi qui me donnas ton lait,
Toi qui me nourris de ton sein,
D’emmailloter des souches d’arbre,
De laver des petites pierres,
Au lieu de laver cette fille,
D’emmailloter ta belle enfant
Qu’attendaient de si grands chagrins,
Des tourments aussi violents !
Kalevala. (Epopée populaire finlandaise compilée au XIX° siècle par Elias Lönnrot)


La mort veille sur les êtres dès leur naissance.
Kâlidâsa, Raghuvamsha. Inde V°

Doué du pouvoir de se rendre plus menu que l’atome […] Celui qui, invisible, demeure à l’intérieur de l’homme, dont le nom est « Dieu Suprême » […] Celui que les Yogin cherchent à découvrir alors qu’il se tient au plus profond du corps, Celui, disent les savants, qui a une demeure où la crainte de renaître n’existe pas. Le témoin de toutes les actions de l’Univers, lui, « qui accorde le bonheur » (Shiva) en personne.
Kâlidâsa, La naissance de Kumara. Inde V°

– Quelle autre faveur puis-je t’accorder ? […]
– Que Nilalohita, né de lui-même,
Nimbé de sa vigueur, brise mes renaissances.
Kâlidâsa, Shakuntalâ au signe de reconnaissance. Inde V°
« Ainsi la pièce s’achève-t-elle, comme elle s’était ouverte, sur un hommage à Shiva, né de lui-même et, comme tel, capable de briser le cycle des renaissances. Il est invoqué ici sous le nom de Nilalohita. [...] Quant au vœu final de délivrance (moksha), on sait qu’il est le but ultime de tout hindou : il s’agit d’épuiser définitivement les conséquences de ses actes passés et de sortir du samsâra, le "flux perpétuel" des existences et des renaissances. » – Commentaire de la traductrice in : Lyne Bansat-Boudon, Le théâtre de Kâlidâsa, Paris, 1996


~ Je ne sais d’où viennent ni vers où s’en vont les hommes qui naissent et meurent. Je ne sais non plus pour qui, dans cet abri passager, on se tourmente, ni ce qui charme la vue. Mais la demeure et l’habitant rivalisent d’inconstance et ne diffèrent en rien de la rosée.
~ Les actions humaines sont toutes stupides.
~ Voilà donc exposées cette difficulté d’être en ce monde et la pareille menace qui pèse sur nos personnes et nos demeures condamnées à passer. Mais si on se met à se soucier du lieu et de notre condition, il n’est plus moyen de faire le compte de nos afflictions.
~ La conformité aux règles du monde distille la douleur. Leur dédain conduit aux franges de la folie.
~ Est-il possible de trouver, un seul instant, pour son corps un refuge et le repos pour son âme ?
~ Durant trente ans, j’ai eu le cœur torturé par les constantes préoccupations auxquelles le contraignait la difficulté d’être en ce monde.
~ Je me fis moine et me détournai du monde. Comme je n’avais jamais fondé de famille, le renoncement ne me coûtait guère.
Kamo no Chômei, Ecrit de l’ermitage. Japon XIII°


– Vous ne croyez pas à la fin du monde, vous ?
– Au contraire, je l’espère même, fermement.
Cheikh Hamidou Kane, L’aventure ambiguë. Sénégal XX°


~ Qui voudrait des enfants ? Tu as des gosses, ils grandissent, ils te détestent et tu meurs.
~ Tu sais à propos des bébés ? […] Ils chient et ils pleurent. Sans espoir.
Sarah Kane, Blasted. Angleterre XX°

~ Je ne suis pas malade, je sais juste que la vie ne vaut pas la peine d’être vécue.
~ Que périsse le jour où je suis née
Que la noirceur de la nuit le terrifie
Que les étoiles de son aube soient sombres
Puisse-t-il ne pas voir les paupières du matin
Car il n’a pas fermé la porte de l’utérus de ma mère.
~ Pourquoi ne suis-je pas morte à la naissance ?
Sarah Kane, Crave. Angleterre XX°

~ Je sens que le futur est sans espoir et que les choses ne peuvent pas s’améliorer. Tout m’ennuie et me mécontente. […] Je voudrais me tuer. […] Je ne veux pas vivre.
~ Je reste bouche bée d’horreur devant le monde.
~ Ceci n’est pas un monde dans lequel je souhaite vivre.
~ C’est la peur qui me tient à l’écart de la voie ferrée. Je prie Dieu pour que la mort soit vraiment la putain de fin. […] Je suis fatiguée de la vie et mon esprit veut mourir.
~ J’écris pour les morts, pour les non-nés.
Sarah Kane, 4.48 Psychosis. Angleterre XX°
Note : l’auteure se suicidera à l’âge de 28 ans.


La procréation d’enfants est un acte contraignant par lequel les parents ont contracté une obligation envers leurs enfants ; il reste néanmoins à prouver que les enfants ont des obligations envers leurs parents du fait de la procréation, car l’existence n’est pas obligatoire, et je dis même : n’est pas le bonheur par elle-même. Mais pour être tout à fait malheureux, il faut être là.
Emmanuel Kant, [Moral Mrongovius]. Allemagne XVIII°

Il est aisé de déterminer la valeur de la vie : si elle est estimée d’après ce dont on jouit (d’après la finalité naturelle de l’ensemble de tous les penchants, c’est-à-dire le bonheur), alors elle tombe au-dessous de zéro. En effet, qui voudrait recommencer une vie sous les mêmes conditions ? Ou même selon un plan nouveau qu’il aurait lui-même élaboré (cependant conforme au cours de la nature), mais qui ne serait établi que pour la jouissance ?
Emmanuel Kant, Critique de la faculté de juger. Allemagne XVIII°

~ Pour répondre à tous ces sophismes1, il suffit de faire appel au témoignage d’un homme de bon sens qui ait vécu assez longtemps et réfléchi suffisamment à la valeur de la vie pour pouvoir se prononcer, de lui poser cette question : seriez-vous disposé à recommencer le jeu de la vie, je ne dis pas dans les mêmes conditions que la première fois, mais dans telles autres conditions qu’il vous plairait, pourvu que ce fût en ce monde terrestre et non dans un monde de fées ?
~ S’il en est ainsi, une autre question se pose. Pourquoi l’auteur de notre existence nous a-t-il appelés à la vie, si, d’après une exacte estimation, celle-ci n’est pas désirable pour nous ?
Emmanuel Kant, Sur l’insuccès de toutes les tentatives philosophiques en matière de théodicée. Allemagne XVIII°
1. développés par les optimistes

Pour l’enfant, aucun motif d’amour ne peut surgir du fait que ses parents sont la cause de son existence physique ; ce n’est pas un don qui engendre la gratitude.
Emmanuel Kant, [Metaphysik Vigilantius]. Allemagne XVIII°

C’est une idée tout à fait correcte et même essentielle de considérer l’acte de procréation comme un acte par lequel nous avons mis une personne au monde sans son consentement et de notre propre initiative, acte pour lequel les parents encourent l’obligation de rendre l’enfant aussi satisfait de sa condition qu’ils le peuvent.
Emmanuel Kant, Métaphysique des mœurs. Allemagne XVIII°

Pour formuler un jugement afin de savoir si la vie a une valeur positive ou négative, il n’est pas nécessaire de considérer que personne ne voudrait mourir, mais de se demander si un être rationnel voudrait vivre à nouveau dans les mêmes circonstances. Si ce n’est pas le cas, la vie vaut moins que rien. Et en effet, il en est ainsi.
Emmanuel Kant, Handschriftlicher Nachlass Anthropologie. Allemagne XVIII° 

~ Mais qu’en est-il de la satisfaction pendant la vie ? Elle n’est pas accessible à l’homme.
~ La nature a placé en l’homme, comme stimulant de l’activité, la douleur à laquelle il ne peut se soustraire.
Emmanuel Kant, Anthropologie du point de vue pragmatique. Allemagne XVIII°

Dormir longtemps et beaucoup (et derechef, grâce à la sieste), c’est assurément s’épargner d’autant les ennuis que la vie amène en général infailliblement à l’état de veille.
Emmanuel Kant, Le conflit des facultés. Allemagne XVIII°


~ Ma jeune âme, un beau soir, curieuse, étourdie,
Du paisible néant imprudemment sortit,
Et gagna cette maladie
Qu’on appelle la vie,
Mais dont, avec le temps, tout le monde guérit.
~ Comment et pourquoi suis-je par exception arrivé jusqu’ici ? Pourquoi et comment y suis-je seul ? Pourquoi et comment y suis-je encore ? Tous ceux qui, le jour de ma naissance, entraient sur la terre et en couvraient la surface sont aujourd'hui défunts. Alors on ne pense plus à demain, qu’on n’est pas certain de voir ; on se désintéresse de soi-même, pour soi on est mort, et on commence à se consoler, presque à s’oublier. Mais on pense aux jeunes qu’on aime, et qu’un pli du terrain protège encore pour quelque temps. On va les laisser aux hasards, aux luttes, aux déceptions, aux amertumes qui foisonnent même dans la vie la plus heureuse ; on évoque les circonstances où ils auront besoin d’appui, de secours, et où je ne serai plus là pour combattre pour eux, et, en songeant aux tristes conditions de la société actuelle, en songeant qu’ils ont devant eux le chemin bien rude que j’ai derrière moi. Je voudrais presque les emporter tous avec moi dans la paix éternelle où je vais entrer.
Alphonse Karr, Les bêtes à bon Dieu. France XIX°.


L’obsédante psalmodie familialiste, les odes incantatoires aux mères et aux vertus du foyer, visent surtout à conjurer un risque : l’idée qu’un autre modèle de vie privée soit possible.
Jean-Claude Kaufmann, La femme seule et le prince charmant. France XX°


Comme destin, elle acceptait le monde de glace, brillant, scintillant, mort ; elle se résignait au triomphe des glaciers et à la mort du monde.
Anna Kavan, Ice. Angleterre XX°

Je sais que j’ai un désir de mort. Je n’ai jamais trouvé ma vie agréable, je n’ai jamais aimé les gens. J’adore les montagnes car elles sont la négation de la vie.
Anna Kavan, Julia and the bazooka and other stories. Angleterre XX°

Comment puis-je vivre dans ce monde auquel je suis condamnée mais que je ne puis supporter ? 
Anna Kavan, Julia and the bazooka and other stories. Angleterre XX°

Que je puisse rester profondément endormie, et n’être rien de plus qu’un trou dans l’espace, ni ici ni nulle part ailleurs, pour aussi longtemps que possible, de préférence pour toujours.
Anna Kavan, Julia and the bazooka and other stories. Angleterre XX°

Une douleur intolérable le transperça […] Ceci était le monde dans lequel il était né ; le seul monde qu’il connaîtrait jamais. Pourtant, nulle part en ce monde il ne se sentait de la moindre manière chez lui. […] Son isolement était si atrocement intense qu’il lui semblait impossible de continuer à vivre. Il n’aspirait plus qu’à plonger dans le puits noir de l’anéantissement qui s’ouvrait devant lui.
Anna Kavan, Mercury. Angleterre XX°


~ Les petits enfants ne désirent rien d’autre que la fin de la naissance.
~ Aucune obnubilation par la nature ne va résoudre quoi que ce soit – la nature est bestiale. […] Faisons cesser la bestialité et entrons dans la lumineuse pièce de l’esprit qui réalise la vacuité, et asseyons-nous avec la vérité. Et ne laissons aucun homme, après ceci, le 09 décembre 1954, se rendre coupable de causer la naissance. – Mettons un terme à la naissance, un terme à la vie, et donc un terme à la mort. Qu’il n’y ait plus de contes de fées ni d’histoires de fantômes autour de ce sujet. Je ne préconise pas que tout le monde meure, je prône seulement que tout le monde finisse sa vie dans la pureté et la solitude et la douceur et la réalisation de la vérité, sans être la cause de nouvelles naissances et de la rotation de la noire roue de la mort.
~ La nature est la cause de toute notre souffrance. […] La vie est pitoyable. Stop.
~ Je devrai prêcher la seule vérité possible : l’abolition de la mort par l’extermination de la naissance. Le contrôle de la vie. Mettre fin à la renaissance humaine, en s’abstenant de rapports sexuels. Tout le monde arrête de s’accoupler, ou, par des méthodes de contrôle des naissances, fait cesser la naissance.
~ Dans toutes les directions de l’espace, exterminer l’existence par une paisible volonté, dans la tranquillité et la pureté.
Jack Kerouac, Some of the Dharma. Etats-Unis XX°

~ La naissance est la cause directe de toute douleur et mort.
~ Quel péché il y a-t-il, sinon le péché de la naissance ? Pourquoi Bill Graham ne l’admet-il pas ? Comment un Agneau sacrificiel de naissance peut-il lui-même être considéré comme un pécheur ? Qui le place là, qui a allumé les feux, qui est le rat au long nez qui veut faire parvenir la fumée de l’Agneau au Ciel afin d’y cacher un temple pour lui-même ? 
~ Les stupides comportementalistes de la sociologie et des sciences informatiques sont aujourd'hui plus intéressés, remarquez, par la mesure des réactions à la douleur de la vie et par la définition exacte de la cause de la douleur sur leurs propres frères humains, à savoir la société, que par le fait d’épingler une fois pour toutes d’où elle provient : la naissance. Même les gourous métaphysiques et les philosophes prophétiques sur le circuit des conférences sont absolument certains que tous les problèmes peuvent être attribués à tel ou tel gouvernement, tel secrétaire d’état, tel ministre de la défense […], en essayant de jeter le blâme sur de telles innées victimes de la naissance, plutôt que sur les causes très métaphysiques qu’ils sont censés proposer au débat, c’est-à-dire ce qui vient avant et après le physique, à savoir, être né de telle sorte qu’il puisse y avoir du mourir. Qui va se lever pour avouer que l’esprit de la nature est intrinsèquement fou et vicieux à jamais ?
Jack Kerouac, Vanity of Duluoz. Etats-Unis XX°


Paisible comme les pauvres hommes ne le sont que dans leur cercueil.
Justinus Kerner, Les apatrides. Allemagne XIX°


Vivre est aussi une façon de se suicider : l’inconvénient, c’est que cela prend énormément de temps.
Imre Kertész, Roman policier. Hongrie XX°

~ Nous savons et nous nous souvenons pour qu’il existe quelqu’un qui ait honte à cause de nous, du moment qu’il nous a créés.
~ L’image de la douleur se confond en moi toujours et intimement avec l’image de la vie, et – j’en suis absolument sûr –, avec son image la plus réelle.
~ Ma femme dit […] qu’elle ne peut se figurer la plénitude que d’une seule façon, car, du moins pour elle, aucune autre plénitude ne peut remplacer la seule, la véritable plénitude, que donc elle voulait un enfant de moi, dit ma femme. Oui, et « Non ! » dis-je immédiatement, tout de suite, sans hésiter.
~ « Non ! » – je ne pourrais jamais être le père, le destin, le dieu d’un autre être, « Non ! » – jamais ne peut arriver à un autre enfant ce qui m’est arrivé dans mon enfance, « Non ! » – criait, hurlait en moi quelque chose, il est impossible que cela, c’est-à-dire l’enfance, lui arrive.
~ J’avais compris depuis longtemps que le monde était un endroit épouvantable pour un petit enfant.
~ Auschwitz, dis-je à ma femme, m’est apparu par la suite comme une exacerbation des vertus qu’on m’inculquait depuis ma prime jeunesse. Oui, c’est alors, durant mon enfance, durant mon éducation qu’a commencé mon impardonnable anéantissement, ma survie jamais survécue.
~ Auschwitz, dis-je à ma femme, représente pour moi l’image du père, oui, le père et Auschwitz éveillent en moi les mêmes échos, dis-je à ma femme. Et s’il est vrai que Dieu est un père sublimé, alors Dieu s’est révélé à moi sous la forme d’Auschwitz.
Imre Kertész, Kaddish pour l’enfant qui ne naîtra pas. Hongrie XX°

~ La vie est une erreur que même la mort ne répare pas
~ Depuis notre naissance, nous sommes des prisonniers condamnés à mort ; moi, le destin me le rappelle sans cesse.
Imre Kertész, Sauvegarde. Journal 2001-2003. Hongrie XXI°

~ On pourrait détruire le monde entier avec mon ressentiment.
~ Il y a longtemps que je ne désire plus rien que disparaître.
~ Cet ignoble camp de concentration qu’on appelle la vie.
Imre Kertész, Liquidation. Hongrie XXI°


Fais, mon ami, l’addition de la vie,
Des soirs, des aubes, ce grimoire à deux encres.
Hormis l’écrit trompeur des jours qui passent,
Qu’as-tu reçu dans ce séjour morose ?
Le monde est un repas empoisonné,
La vie un songe que la mort interprète.
Khâqâni, L’addition de la vie. Perse XII°


~ Il ne marche pas fermement sur la Route, l’homme qui n’a pas cueilli le fruit de la Vérité. S’il a pu le ravir à l’arbre de la Science, il sait que les jours écoulés et les jours à venir ne diffèrent en rien du premier jour décevant de la Création.
~ Le vaste monde : un grain de poussière dans l’espace. Toute la science des hommes : des mots. Les peuples, les bêtes et les fleurs des sept climats : des ombres. Le résultat de ta méditation perpétuelle : rien.
~ La vie n’est qu’un jeu monotone où tu es sûr de gagner deux lots : la douleur et la mort. Heureux, l’enfant qui a expiré le jour de sa naissance ! Plus heureux, celui qui n’est pas venu au monde !
~ Le créateur de l’univers et des étoiles s’est vraiment surpassé lorsqu’il a créé la douleur !
~ Ma naissance n’apporta pas le moindre profit à l’univers. Ma mort ne diminuera ni son immensité ni sa splendeur. Personne n’a jamais pu m’expliquer pourquoi je suis venu, pourquoi je partirai.
~ Je ne crains pas la mort. Je préfère cet inéluctable à l’autre qui me fut imposé lors de ma naissance. Qu’est-ce que la vie ? Un bien qui m’a été confié malgré moi et que je rendrai avec indifférence.
~ Bois, et oublie que le poing de la Douleur te renversera bientôt.
~ Écoute ce grand secret. Quand la première aurore illumina le monde, Adam n’était déjà qu’une douloureuse créature qui appelait la nuit, qui appelait la Mort.
~ Tu peux sonder la nuit qui nous entoure. Tu peux foncer sur cette nuit... Tu n’en sortiras pas. Adam et Ève, qu’il a dû être atroce, votre premier baiser, puisque vous nous avez créés désespérés !
~ Si tu rêves que tu n’existes plus, sois heureux, puisque la mort est le néant.
~ Ne crois pas que tu sauras quelque chose quand tu auras franchi la porte de la Mort. Paix à l’homme dans le noir silence de l’Au-Delà !
~ Puisque notre sort, ici-bas, est de souffrir puis de mourir, ne devons-nous pas souhaiter de rendre le plus tôt possible à la terre notre corps misérable ?
~ Ivre ou altéré, je ne cherche qu’à dormir. […] Quand un bonheur m’arrive, je ne lui accorde qu’une petite place, car je sais qu’une douleur le suit.
~ Regarde autour de toi. Tu ne verras qu’afflictions, angoisses et désespoirs.
~ Songe à tous les hommes qui ont souffert inutilement depuis la création du monde.
Omar Khayyam, Rubaiyat (Quatrains). Perse XII°. Traduction par Franz Toussaint.


Khwâdjou n’a recueilli ici-bas d’autre récolte que le chagrin.
Heureux qui s’est détaché de ce monde.
Khwâdjou, Le Bas Monde. Perse XIV°


~ Personne n’est entré dans ce monde sans pleurer ; personne ne nous demande quand nous voulons entrer, quand nous voulons sortir.
~ Venez sommeil et mort, vous ne promettez rien, vous tenez tout.
~ Ce n’est pas moi qui suis maître de ma vie, je ne suis qu’un fil de plus dans le tissage du calicot de la vie ! Eh bien, si je ne sais pas tisser, je saurai du moins couper le fil.
Sören Kierkegaard, Diapsalmata. Danemark XIX°

~ Nous qui, comme les soldats romains, ne craignons pas la mort, nous connaissons un pire malheur, et avant et par-dessus tout – vivre.
~ Heureux celui qui meurt dans sa vieillesse, plus heureux celui qui meurt dans sa jeunesse, plus heureux encore celui qui meurt au moment de sa naissance ; le plus heureux de tous serait celui qui ne voit jamais le jour.
Sören Kierkegaard, Le plus malheureux. Danemark XIX°

~ Que ce monde est une saloperie, au fond c’est ce que sait quiconque a un peu d’expérience.
~ En général qui voudra comprendre la vie humaine dans son ensemble, fera mieux d’étudier le monde du crime – là est l’analogie, la seule vraiment authentique.
~ Il va de soi aux yeux du Christ que le chrétien ne devait pas se marier.
~ La reproduction de l’espèce. Le christianisme veut y faire barrage.
~ Mettre un enfant au monde ! Mais l’enfant naît dans le péché après avoir été conçu par infraction, et cette existence est une vallée de larmes.
~ Non, l’erreur n’est pas que le prêtre soit célibataire… un chrétien doit l’être.
~ Donner la vie […] c’est là où culmine l’égoïsme humain.
~ Dieu veut […] que l’homme abandonne cet égoïsme qu’il y a à donner la vie.
~ Sauver notre espèce, cela veut dire : cette espèce est perdue, on n’en a que trop, il s’agit d’être sauvé en sortant de l’espèce, et par conséquent il faut commencer par faire barrage à notre espèce.
~ Les parents, le plus souvent, ont plus besoin d’éducation que les enfants.
~ C’est la mère qui crie, mais il faut se demander si l’enfant n’aurait pas plus de motif. Car […] l’enfant entre dans l’existence, naît à la douleur de l’existence. […] Le cri de la mort est bien le cri d’être né.
~ Je rends grâce à Dieu qu’aucun être vivant ne me doit l’existence.
Sören Kierkegaard, Journal (1854 – 1855). Danemark XIX°


~ Comment des visiteurs extraterrestres nous jugeraient-ils ? Je crains qu’ils soient stupéfaits par notre conduite. Ils constateraient que pour la planification de la mort nous dépensons des milliards afin de créer des machines et des stratégies de guerre. Ils constateraient aussi que nous dépensons des millions pour empêcher la mort par maladie ou d’autres causes. Ils constateraient enfin que nous dépensons des sommes dérisoires pour la planification démographique bien que sa croissance spontanée soit une menace urgente pour la vie sur notre planète. Nos visiteurs extraterrestres seraient excusables si une fois rentrés chez eux ils rapportaient que notre planète est habitée par une espèce d’hommes fous dont l’avenir est sombre et incertain. Il n’y a aucune circonstance humaine plus tragique que l’existence persistante d’une condition nuisible pour laquelle un remède est aisément disponible. La planification familiale, pour faire correspondre la population aux ressources mondiales, est possible, facile et nécessaire. Contrairement aux fléaux des âges sombres ou des maladies contemporaines que nous ne comprenons pas encore, le fléau moderne de la surpopulation est soluble par des moyens que nous avons découverts et avec des ressources que nous possédons. Ce qui manque n’est pas la connaissance suffisante de la solution, mais la conscience universelle de la gravité du problème et l’éducation des milliards de personnes qui en sont victimes.
~ Il n’est presque rien de plus tragique dans la vie humaine qu’un enfant qui n’a pas été désiré.
Martin Luther King, discours de réception du « Margaret Sanger Award » (5 mai 1966), décerné par la « Planned Parenthood Federation of America ». Etats-Unis XX°


Il existe beaucoup d’ouvrages virulents qui ne veulent pas admettre qu’il y ait un Dieu ; mais le diable, autant que je sache, aucun athée ne l’a récusé de façon convaincante.
Heinrich von Kleist, La cruche cassée. Allemagne XIX°

Que tout votre printemps pourrisse ! Que l’étoile où je respire se dessèche comme chacune de ces roses sur sa tige ! Que la guirlande des mondes se brise sous mes doigts comme ces chaînes de fleurs ! (Elle lacère les guirlandes.) […] Mon âme est lasse jusqu’à la mort !
Heinrich von Kleist, Penthésilée. Allemagne XIX°

Par le Dieu du monde ! Je voudrais qu’il ne fût jamais né, celui qui m’a peint, et celui qui m’a engendré par-dessus le marché !
Heinrich von Kleist, La petite Catherine de Heilbronn ou l’épreuve du feu. Allemagne XIX°

Tu es indigne ! Maudite sois l’heure où je t’ai enfantée !
Heinrich von Kleist, La marquise d’O… Allemagne XIX°

Le premier gentilhomme se répandit en malédictions contre le père et la mère qui avaient mis sur terre un tel être.
Heinrich von Kleist, Michael Kohlhaas. Allemagne XIX°

Il m’est absolument impossible de vivre plus longtemps ; j’ai l’âme à ce point à vif que je pourrais presque dire que la lumière du jour me fait mal quand je mets le nez à la fenêtre et que je la sens sur ma peau. […] Je suis devenu si sensible que les plus faibles atteintes auxquelles l’âme de tout homme est exposée dans le cours des choses ici-bas m’affectent doublement, triplement. […] Les visages des humains, quand je les rencontrais, m’étaient déjà odieux, j’éprouverais maintenant, s’ils me croisaient dans la rue, un malaise physique que je ne saurais qualifier ici.
Heinrich von Kleist, Lettre à Marie von Kleist (10 novembre 1811). Allemagne XIX°

Que [Müller] se souvienne parfois de moi et qu’il reste un vigoureux combattant de Dieu contre la déraison du diable qui tient le monde dans ses liens.
Heinrich von Kleist, Lettre à Sophie Müller (20 novembre 1811). Allemagne XIX°
Note : l’auteur se suicidera au lendemain de cette lettre, le 21 novembre 1811.


~ Il faut que les racines de l’univers soient arrachées !
~ Tout ce qui vit est fouetté à mort en expiation d’un péché mystérieux, commis dans les ténèbres de l’éternité. Heureux celui qui rend l’âme dès les premiers cinglons, plus heureux encore celui que la verge, grosse comme une poutre, tue du premier coup – dès la naissance – voilà ce qu’il y a de mieux.
Ladislav Klima, Les souffrances du prince Sternenhoch. Tchéquie XX°


~ Le discours féministe se radicalisa. « Maternité esclave », « maternité aliénation », disaient les militantes. […] Les intellectuelles dénonçaient le « patriarcat » : domination millénaire des pères sur les mères et sur les enfants, système général d’oppression. La glorification de la maternité n’a été – disaient-elles – qu’une baudruche masquant l’exploitation des femmes par les hommes. Ces filles rebelles, jeunes pour la plupart (entre 20 et 30 ans), n’avaient pas d’enfant. C’est en tant que filles qu’elles dénonçaient la maternité : elles se disaient victimes de mères complices de toutes les oppressions.
~ La jeune femme veut être active, acquérir une indépendance économique : la venue d’un bébé compromettrait ce projet. De plus, le concept de « qualité de la vie » s’impose avec le militantisme écologique : donner la vie ? A quels enfants et dans quel monde ?
~ A une époque où l’adolescence s’étire en longueur, où les jeunes, surtout ceux des milieux défavorisés, n’ont ni statut, ni fonction, ni rôle social, avoir un enfant permet d’accéder à l’âge adulte, de mériter les égards et la considération d’autrui. Mais ensuite, quand le bébé est là, elles sont effarées par ses exigences, accablées par la charge qu’il constitue.
~ La reproduction humaine est en passe de devenir un problème de géopolitique internationale ; la terre porte plus de six milliards d’habitants, dont la grande majorité vit dans des conditions misérables. […] La Conférence du Caire, Population et développement (1994), a invité les pays pauvres à organiser la « planification » des naissances. Peut-on, a contrario, encourager les Occidentales à procréer ?
Yvonne Knibiehler, Histoire des mères et de la maternité en Occident. France XXI °


~ L’alternative pleine d’espoir à l’extinction de millions d’espèces de plantes et d’animaux est l’extinction volontaire d’une seule espèce : Homo Sapiens … nous. Chaque fois qu’un autre d’entre nous décide de ne pas ajouter un autre d’entre nous aux proliférants milliards squattant déjà cette planète ravagée, un autre rayon d’espoir brille dans les ténèbres.
~ La décision d’arrêter de se reproduire est toujours la décision moralement correcte. En effet, la probabilité que nous échouions à éviter la mortalité de masse que l’humanité prépare avec ingéniosité est une très bonne raison de pas condamner un autre d’entre nous à vivre. L’avenir n’est plus ce qu’il était.
~ Tant que les extinctions d’espèces sauvages continuent à un rythme scandaleux, la création intentionnelle d’un autre d’entre nous ne peut être justifiée.
~ À la lumière des dizaines de milliers d’enfants mourant chaque jour de malnutrition, et compte tenu du nombre d’espèces en voie d’extinction à cause de notre reproduction excessive, pensez-vous que ce soit une bonne idée de créer un autre vous-même ?
~ S’abstenir [de se reproduire] signifie une personne de moins condamnée à vivre dans un monde où la qualité de vie se détériore. […] Notre héritier non-né laissera plus de place à la faune et son habitat, et il sauvera des arbres en évitant de devoir construire une maison de plus. […] Nous évitons à notre progéniture la possibilité de finir comme chair à canon ou chair à usine. […] Notre descendant non-créé ne créera pas une pléthore de descendants en dépit de nos exhortations à rester responsable. […] L’humanité ne souffrira jamais aucune calamité par la faute de notre petit chéri s’il se révèle être davantage un Hitler qu’un Gandhi.
~ Le bien-être des enfants s’améliorera à mesure qu’il nous faudra prendre soin de moins d’entre eux. Si l’on considère le monde que nous construisons pour les générations futures, la procréation s’apparente aujourd’hui au fait de louer des chambres dans un bâtiment en feu – les louer à nos enfants, rien de moins.
~ Le conditionnement culturel poussant à procréer commence tôt et continue insidieusement à l’âge adulte. Il est si fort que la plupart d’entre nous n’ont jamais envisagé ne pas procréer. Il est tellement envahissant que nous ne réalisons pas que nous avons été endoctrinés par la société à agir contre nos propres intérêts.
~ Les couples childfree subissent la désapprobation de la société parce qu’ils se soustraient à leur devoir de fournir de la chair à usine et à canon. Les accusations de décadence, d’immaturité, et d’égoïsme font pression sur les couples pour qu’ils se plient à la norme et procréent.
~ La décision la plus importante à laquelle un couple fera face est de choisir ou non de mettre un autre d’entre nous au monde. […] Toute forme de pression incitant à se lancer dans la tâche dévorante, et bouleverseuse de vie, d’élever un enfant est inadmissible.
~ Les humains, comme toutes les créatures, ont des pulsions qui mènent à la reproduction. Notre besoin biologique est d’avoir des rapports sexuels, pas de faire des bébés. Notre « instinct de reproduction » est semblable à l’instinct qu’aurait un écureuil de planter des arbres : la pulsion est de stocker la nourriture, les arbres en sont une conséquence naturelle. Si le sexe est une pulsion pour procréer, alors la faim est une pulsion pour déféquer.
~ La plupart des gens qui ne sont pas déjà parents ont besoin d’alternatives pour combler les besoins que la procréation semble combler. […] Il y a beaucoup d’enfants en attente de soins parentaux. L’adoption, le rôle de beaux-parents, de parents nourriciers, s’occuper des enfants de proches et les programmes de parrainage pourraient combler ce besoin. En outre, les métiers dans la protection de l’enfance et l’enseignement peuvent fournir de nombreuses opportunités de partage et d’entraide.
~ Comme le philosophe grec Diogène, cherchant toute la journée, avec une lanterne allumée, un honnête homme, la recherche d’une raison rationnelle et éthique pour créer aujourd’hui un humain de plus ne rencontre aucun succès.
Les U. Knight, extraits du site officiel du VHEMT (Voluntary Human Extinction Movement). Etats-Unis XXI°


~ De la semence d’Adam, quelle pourriture tu as faite, Tout-Puissant. […] Je t’ai cru endormi, ou distrait, ou occupé à autre chose, et j’ai pensé qu’en conséquence tu ne t’apercevais pas des abominations ni de la désolation du monde que tu as créé. Comment comprendre autrement que tu les aies permises, que dans ton amour et ton omniscience tu aies permis, que dans ta toute-puissance tu aies toléré que les hommes deviennent pires que des bêtes, pires que tout ce qui rampe et grouille, que le souffle dont tu animas les narines d’Adam devienne puanteur de dragon et sa semence la vermine de la terre ?
~ Nous sommes une espèce horrible, qui vit à une époque horrible. Peut-être devrions-nous avoir le courage de songer à des remèdes horribles.
~ Naître, c'est se trouver dans une mauvaise passe.
~ Le lavage de cerveau commence au berceau. […] La première suggestion que l’hypnotiseur impose à son sujet c’est d’être ouvert aux suggestions de l’hypnotiseur. Le sujet est conditionné à se montrer docile au conditionnement. Le bébé se trouve dans la même situation. On en fait un réceptacle docile pour toutes les croyances. Quel système de croyance on va lui faire avaler en fait, c’est une question de chance. Les hasards de la naissance suffisent à déterminer les allégeances ethniques et religieuses du nouveau-né ; quel que soit le numéro sur lequel la boule s’arrête, tant pis, il faudra qu’il vive et qu’il meure pour ce numéro.
~ – Vous mettriez des drogues anticonceptionnelles dans l’eau potable ? […] – Oui. […] – En ce qui me concerne, c’est parfait. J’ai horreur des enfants.
~ Tous les gouvernements seraient invités à tenter un énorme et dernier effort pour arrêter l’explosion démographique en faisant appel à la limitation volontaire des naissances. Si cet appel échoue (c’est ce qui s’est passé jusqu’à présent, et il n’y a sans doute pas de raison que ça change), il faudrait leur demander d’imposer les mesures nécessaires pour prévenir la catastrophe. Et il doit s’agir de tous les pays sans exception, quels que soient leurs taux de fécondité : ils auront tous à se montrer solidaires.
~ Les millions d’êtres qui ne naîtront jamais nous seront reconnaissants de leur avoir épargné de crever de faim.
~ La vie est intolérable quand on voit trop bien ce qui se passe autour de soi.
Arthur Koestler, Les call-girls. Hongrie XX°


~ Je m’étais convaincu que la Douleur et le Mal ne seraient enfin exterminés ici-bas, que le jour où l’on pourrait saisir le gouvernail de la planète pour l’aiguiller en dehors de sa route et l’aller fracasser contre une autre, dans un rejaillissement d’immondices qui éteindrait le soleil. Puisque les hommes s’acharnent à proliférer, l’esprit du Sage, qui ne peut pas vivre sans idéal ni sans absolu, est bien forcé de rêver quelque chose de [capable] de supprimer, du coup, les quelques milliards d’acarus enragés qui, sous le nom d’humanité, circulent sur le testicule terraqué. Si l’on arrive à tout sabouler, si l’on réussit à faire triompher enfin le Nihil consolateur, le Bien, le Calme et le Silence prendront alors possession du monde apaisé. Et la souffrance sera définitivement abolie, puisque l’on aura détruit l’homme, qui malgré vos demi-mesures de Socialisme ou d’Anarchie en sera toujours le réceptacle. Donc, Messieurs, orientant mon intelligence et mon labeur de ce côté, j’ai résolu de faire tout le possible pour supprimer ladite humanité. […] Il y a deux ans à peine, l’Académie des Sciences fut informée qu’un chimiste, dans une expérience, avait réussi à enflammer l’azote de l’atmosphère, sans que la combustion ait lieu au préjudice de l’oxygène ambiant. Eh bien, Messieurs, cette expérience a dépassé maintenant le champ étroit du laboratoire pour devenir enfin pratique. L’homme de génie dont je vous parle, qui ne fait partie d’aucun Institut, se déclare en mesure de pouvoir, en moins d’un an, enflammer sur lui-même tout l’azote contenu dans la calotte atmosphérique recouvrant la terre. Donc, avant qu’il se soit écoulé douze mois, à partir de l’instant où je vous parle, et après un préalable anathème jeté à ce monde effroyable où seuls peuvent germer le crime, le vol et le mensonge, après une dernière malédiction lancée à cette sphère obscène, une effroyable langue de feu se précipitera d’un pôle à l’autre, un mascaret d’incendie, attisé par les vents, se déchaînera, vengeur et implacable, pour assécher d’un coup les fleuves, les mers et les océans, calciner, effacer sans retour possible la vie végétale et animale, en faisant flamber la planète maudite comme un gigantesque bol de punch. Après l’incinération de cette ordure, tout, tout, vous entendez bien, les êtres et les choses, se plongera dans le coma délicieux du Néant, pour n’en plus sortir jamais, malgré l’acharnement désespéré de l’abominable Nature, frappée à mort, elle aussi, et hurlant d’épouvante dans le vide frissonnant, pendant que la Ténèbre pacifiante digérera lentement le monde scélérat. Et puisque la Justice et le Bonheur n’étaient pas possibles sur cet habitacle, nous aurons accompli la seule œuvre dont puisse s’enthousiasmer encore l’esprit humain ! Nous aurons détruit la Terre et supprimé pour toujours l’effroyable Génitrice de Douleur et d’Iniquité !
~ Il est temps peut-être que quelques hommes aillent dire cela aux masses spoliées, qui imposent la domestication et l’endémique famine à toute la descendance issue de leurs entrailles éternellement douloureuses. Il est temps qu’on aborde franchement le débat et que, méprisant par avance toutes les persécutions, deux ou trois penseurs s’offrent d’eux-mêmes pour affranchir le peuple en lui énonçant, malgré la gouaille et les quolibets du début, les moyens infaillibles de ne plus faire d’enfants. Il est nécessaire de ne point le prendre, tout d’abord, à la thèse philosophique, mais bien au terre à terre du profit immédiat. Qu’on lui donne en exemple la Bourgeoisie qui, pour ne pas morceler sa fortune, s’est déterminée à la quasi-stérilité. Qu’on lui dise dans les réunions publiques, dans les meetings des centres ouvriers, à l’aide de millions de brochures répandues à profusion dans les usines ou à la porte des mairies, envoyées même à chaque nouveau couple, qu’on lui dise et lui rabâche à l’aide de l’écrit et de la parole, enfin, qu’il est ridicule de ne pas imiter la classe moyenne, qu’il est stupide d’employer son infime salaire à nourrir des petits, quand il peut s’abstenir d’en avoir. Définissons-lui, nous, littérateurs, le malthusisme rationnel et sournois des satisfaits, et faisons-lui comprendre que le bourgeois n’a pas supprimé le plaisir de l’acte génésique, mais seulement la résultante : la fécondation, et il ne tardera guère à en faire autant. Au bout de quelques années, dès les premières statistiques des Leroy-Beaulieu ou autres annonçant le péril, le Capitalisme, terrifié à la vue du mal qui va l’exterminer à son tour, accourra suant de peur pour offrir, de lui-même, la justice, et promettre une répartition plus équitable des biens d’ici-bas. Il ne sera plus temps. La caste assouvie, par sa volonté d’iniquité, aura tué ce qu’elle appelle la Patrie et la Race.
~ Pour les pauvres, l’avortement n’est pas seulement un droit, mais un devoir.
~ [Le docteur Marinot] s’était, lui, l’isolé, courageusement mis à la tâche pour lutter à l’aide de son seul savoir, de sa seule conscience, contre la douleur humaine. L’origine du mal, la cause de la misère, résidait en ce que les pauvres, à l’encontre des riches, ne savaient pas éviter l’enfant. Lui, médecin, lui, fils d’asservi, rendrait à son milieu l’assistance que tout jeune il en avait reçu : il énoncerait aux humbles le moyen de se dérober à la procréation, mieux que cela : il libérerait les malheureuses qui viendraient à lui. C’était le médecin-avorteur, au rôle magnifique. […] Les différentes religions qui se sont succédé sur la terre ont accordé aux dieux le pouvoir de créer la vie et partant la douleur ; le docteur Marinot était donc plus qu’un dieu, puisqu’il détruisait des dieux le labeur scélérat, puisque toute sa volonté et tout son savoir réalisaient ce rêve : empêcher l’éclosion de la vie et partant de la douleur.
~ « Faut qu’le médecin me l’décroche... Vous comprenez, j’ai pas besoin d’gosse. […] Non, non... j’ai connu trop d’misère... Au moins lui, il n’souffrira pas. »
Fernand Kolney, Le salon de Madame Truphot. France XX°

~ Les imbéciles, ses parents, qui l’avaient procréé pour lui faire savourer les différentes sortes de crucifixion que la Nature a inventées à l’usage de tout animal, humain ou inférieur.
~ Un être, doué de quelque lucidité, ne doit aucune reconnaissance, aucun amour, à ceux qui l’ont jeté de force dans cet entrepôt d’infamies, de hontes et de douleurs qu’est le monde habité… Il leur doit bien plutôt de la haine.
~ L’inconscience des pères, leur folie bestiale d’engendrer.
~ Les déshérités, qui reportent à plusieurs milliers d’années la réalisation de leurs espoirs d’équité, ne penseront jamais à inscrire sur les murs de leurs géhennes le profitable Défense d’engendrer qui seul pourrait contrarier un peu l’aise du bourgeois.
~ Cet instinct complice de la Douleur, qu’on appelle l’instinct de reproduction.
~ Elle, c’est l’Elue, la Divine, l’Unique… Celle qui n’enfante pas
~ Elle fuyait sous le coup d’une révélation d’épouvante : elle était enceinte !
~ Quel est le philosophe, le moraliste qui pourra jamais légitimer la vie devant la conscience, devant l’esprit qui ne se soulage plus dans la sentine des dogmes ? Enfanter, mais c’est l’instinct, mais c’est l’amour ! protestaient tous les détenteurs de génitoires. […] L’instinct ! l’Humanité dite civilisée se réclamait encore de l’instinct, et ne raisonnait pas mieux ses actes que les pourceaux en chaleur !
~ Aucun Sage n’avait encore osé dénier à l’homme le droit abominable d’engendrer. Pourtant, je n’ai point ce droit pour deux raisons, augurait Clotilde : la première est que je ne sais pas qui je porte dans mon sein. C’est peut-être en puissance un monstre effroyable, un malfaiteur plus tard inspiré, ou plus simplement un de ces crétins répandus par milliards ici-bas et qui s’empressent et se bousculent, tels les spermatozoïdes de la Bêtise, pour féconder le vagin d’iniquité des sociétés policées. […] Mais la seconde raison, la majeure, l’emporte de beaucoup. Quelle que soit, en effet, la magnificence du destin dévolu à l’être sorti de moi, arrivât-il à surpasser Pirrhon en sagesse, Antinoüs en beauté, un dynaste oriental en pouvoir absolu, et Crassus en trésors amassés, cela ne vaudrait pas la peine de vivre, car la souffrance est la norme et la joie l’accident. […] Il faut à la Nature des proies qu’elle déchire, des esclaves qu’elle parque en troupeau aveugle, des ouvriers qu’elle ne salarie jamais et qu’elle fait besogner dans l’inconscience, selon les lois assassines de son œuvre vampiresque. La seule protestation recevable contre cela n’est-elle pas le refus magnifique de se continuer ?
~ Le monde porte cette tare affreuse de la Douleur indéfectible.
~ Le plus grand service, la démonstration la plus virulente de maternité et d’amour que je puisse donner à l’être qui repose actuellement dans mes lombes sur un coussinet d’ordures, c’est de l’en arracher, avant qu’il ne soit devenu le possédé de la Vie, s’affirma Clotilde à elle-même. […] Elle faillit mourir dans son lit… perdit connaissance et se réveilla juste comme l’embryon, le magma sanglant, consentait à sortir. […] Elle eut un cri de joie victorieux, le cri de l’être vomissant enfin les scories de sottise élaborées par la Nature, le cri triomphal de la femme qui, sur la douleur des gésines, la scélératesse des enfantements, vient de conquérir toute l’Intelligence pour éviter à un autre l’effroyable destin de naître.
Fernand Kolney, Les aubes mauvaises. France XX°

~ La Nature est l’éternel adversaire de l’homme. N’écoute pas les poètes, les penseurs d’académie, de salon  ou de corps de garde, les négociants de lieux communs, les marchands des 4 saisons de phrases toutes faites et de fleurettes sentimentales. Ceux-ci te diront que la Nature, c’est l’Educatrice, la Mère, la vigilante Bonté. Or, la Nature a inventé tous les maux dont tu souffres, la maladie sous toutes ses formes, l’inconscience à tous les degrés. Avec le pullulement des hommes, par elle imposé, elle a créé la Barbarie et par cela même la hideuse société qui t’écrase. Ne l’oublie pas : la Nature pousse l’individu à se sacrifier à l’Espèce en lui ordonnant de se reproduire sans règle ni mesure. Or, tu as le droit, que dis-je, le devoir de limiter ta procréation, d’être individualiste, d’être égoïste au sens sublime du mot, en refusant de perpétuer ta propre douleur dans tes fils. […] Fais peu d’enfants ; n’en fais plus et tu es sauvé.
~ Le malthusisme est le seul moyen de faire la Révolution sociale sans cataclysme et sans massacres. C’est l’arme suprême, terrible, inexorable du Peuple. Refuse de te continuer, organise, non pas la Grève des Bras, dont tu sors toujours vaincu, mais bien la Grève des Ventres, et tu tiens la Victoire. Ne procrée plus d’esclaves. Puisque tu es impuissant à sortir de ton enfer, ne t’obstine pas à te reproduire, à créer des enfants pour qu’ils te succèdent dans la noire géhenne, et la Bourgoisie sera par terre. […] Tout croulera par la base, les institutions et les hiérarchies, les Parlements et les dynasties, les cultes et les dieux, sans qu’il soit nécessaire de verser une seule goutte de sang.
Fernand Kolney, La grève des ventres. France XX°

Hélas ! l’humanité ne peut que vivre sa vie, cahin-caha, dans le désordre et la douleur, jusqu’à ce que sonne pour elle l’heure inéluctable, en suspens dans les siècles futurs, qui amènera sa disparition. […] Tout est irrémédiablement mauvais et l’Avenir ne peut qu’être parfilé sur la trame de malfaisance dont fut ourdi le Passé, voilà la vérité. La seule sagesse qui nous reste est d’accueillir le nihilisme d’ordre philosophique, qui incite à tout supprimer, à tout détruire du chaos moral dans lequel nous nous débattons, et cela par extinction, par inertie volontaires.
Fernand Kolney, L’amour dans 5000 ans. France XX°


Il est dur de naître et d’apprendre à vivre. Ce qui me reste à faire est bien plus facile : mourir.
Janusz Korczak, Journal du ghetto. Pologne XX° 


Malheur à la loi ! La plupart de mes contemporains sont la triste conséquence d’un avortement omis.
Karl Kraus, Dits et contredits. Autriche XX°

~ Le Diable est bien optimiste s’il pense pouvoir rendre les humains pires qu’ils ne sont.
~ La vie est un effort qui serait digne d’une meilleure cause.
~ La vie et moi : la querelle a été vidée chevaleresquement. Les adversaires se sont séparés irréconciliés.
~ Etre humain est erroné.
Karl Kraus, Pro domo et mundo. Autriche XX° 


Je me couche et avant de m’endormir je parle dans ma tête à Lucas, comme je le fais depuis de nombreuses années. Ce que je lui dis, c’est à peu près la même chose que d’habitude. Je lui dis que, s’il est mort, il a de la chance et que j’aimerais bien être à sa place. Je lui dis qu’il a eu la meilleure part, c’est moi qui dois porter la charge la plus lourde. Je lui dis que la vie est d’une inutilité totale, elle est non-sens, aberration, souffrance infinie, l’invention d’un Non-Dieu dont la méchanceté dépasse l’entendement.
Agota Kristof, Le troisième mensonge. Suisse XX°


Je vais dire le Couteau (Kshurikâ)
Qui est en fait la Fixation de l’esprit
Pratiquée pour réaliser le Yoga.
L’adepte qui y parviendra
Sera assuré de ne plus renaître :
C’est cela la raison d’être
Et le but des Ecritures védiques
Comme l’a dit le Seigneur lui-même.
Kshurikâ Upanishad. Inde (date indéterminée, entre 700 et 1300)


~ [Mon père] vivait en solitaire, tout à sa douleur, et me punissait impitoyablement, sans chercher à me comprendre, de sorte que ma vie devenait insupportable. Je ne pouvais plus trouver refuge auprès des hommes, le Christ et tous les saints restaient sourds à mes prières : alors, je devins complètement insensible, je me laissais frapper, la tête rentrée dans les épaules et je n’éprouvais dans mon cœur que haine, haine et encore haine pour mon père et pour tous les hommes – Oh ! si seulement j’avais pu les tuer !
~ Cela ne pouvait continuer ainsi ! Je fus pris alors d’une profonde aversion pour la vie et, dans une décision rapide, après une scène que j’avais eue avec un collègue, je voulus mettre fin à mon existence qui me semblait n’être qu’un inutile gâchis.
Alfred Kubin, Ma vie. Autriche XX°


~ Naître n’était pas une bonne idée ; créer une nouvelle vie n’en est pas une non plus.
~ La vie est une erreur d’envergure cosmique. Les religions ne peuvent pas soutenir que la vie est une erreur car la nature même de leur existence repose sur leur capacité à se propager à travers de futures générations d’adeptes. Tout culte antinataliste de masse doté d’ardents adeptes s’écroulerait après une génération.
~ Certaines religions ne sont pas loin de reconnaître le vide de la vie et prêchent une vie ayant pour objectif de ne pas renaître. Elles essaient d’expliquer que les souffrances résultent d’actions dans une naissance antérieure, échouant ostensiblement à admettre que les souffrances résultent d’être né dans cette naissance-ci.
~ En ce qui concerne les enfants, créer une vie est créer une autre créature qui souffrira durant sa vie et aussi au moment de sa mort.
~ Un des reproches adressés aux personnes sans enfant est qu’elles sont égoïstes […] mais les personnes qui ont des enfants sont tout aussi égoïstes dans leur recherche de jouissances parentales. La raison peut être le désir de propager les gènes familiaux, le prestige, chasser l’ennui, ou simplement parce que leur vie pourrait sembler incomplète. Leur désir d’avoir des enfants est si grand qu’ils sont prêts à ne pas tenir compte du fait qu’ils vont créer une vie qui devra se battre pour survivre, essayer de digérer les injustices et les dures réalités qu’elle rencontre, et finalement mourir.
~ Il est difficile d’établir si le mobile d’une vie childfree est égoïste ou désintéressé. Peut-être veulent-ils jouir à l’excès, ou peut-être sont-ils soucieux de l’environnement, ou peut-être sont-ils simplement inquiets à propos d’une vie qui porterait la douleur de l’existence. Quoi qu’il en soit, la décision de ne pas créer une vie est aussi bienveillante, si pas plus bienveillante, que la décision de sauver une vie et certainement plus bienveillante que la décision de créer une vie.
Ajay Kumar, Why NOT TO have children. Inde (?) XXI°


~ La maternité est l’ultime et le plus grand tabou, celui qui recèle la plus grave malédiction.
~ Il est incroyable que des individus hideux puissent se décider à procréer. Ils s’imaginent sans doute que le fardeau de la laideur en sera plus léger s’ils le partagent avec leur descendance.
~ Guidée par le seul désir de perpétuer l’espèce, l’humanité finira par s’étouffer sur sa terre trop petite. Mais la propagande nataliste continue de faire tourner son moulin et le public verse des larmes d’émotion quand il voit l’image d’une mère allaitant ou d’un nourrisson grimaçant. Ca me dégoûte. Quand je pense que je pourrais, avec des millions d’autres enthousiastes, me pencher sur un berceau avec un sourire niais, ça me donne froid dans le dos.
~ L’humanité produit une incroyable quantité d’imbéciles. Plus un individu est bête, plus il a envie de procréer. Les êtres parfaits engendrent au plus un seul enfant, et les meilleurs, comme toi, décident de ne pas procréer du tout.
Milan Kundera, La valse aux adieux. Tchécoslovaquie XX°


La nature a créé la jouissance sexuelle par ruse pour pousser l’homme à la procréation – mais en contradiction pitoyable avec elle-même elle l’a doté d’une intelligence qui lui permet de prévenir la procréation sans sacrifier la jouissance. […] Le célibat vaut mieux que le mariage, et cela justement à cause du risque de la procréation. […] La ruine complète de l’individu même […] vaut toujours encore mieux que la procréation – c’est-à-dire la perpétuation de notre espèce et de ses souffrances.
Kurnig, Nouvelle appréciation de l’instinct sexuel : pessimisme, jurisprudence, psychiatrie. Allemagne XIX°. Cité in : Francis Ronsin, La grève des ventres.

~ Je considère la vie humaine dans son ensemble comme quelque chose d’affreux, comme un malheur. Aucun non-né ne la souhaiterait.
~ Le seul progrès possible à vaste échelle réside dans la modification de notre attitude concernant la procréation d’enfants – à savoir, la paisible dépopulation de notre globe terrestre. Tout ce qui favorise une paisible dépopulation, si possible rapide et définitive, doit être encouragé. Ce sera la morale de l’avenir.
Kurnig, Der Neo-Nihilismus – Anti-Militarismus – Sexualleben – Ende der Menschheit. (Le néo-nihilisme – Anti-militarisme – Vie sexuelle – Fin de l’humanité). Allemagne XX°. Cité in : Karim Akerma, Exodus aus dem Sein. Kurnigs Neo-Nihilismus als buddhistisch säkularisierter Geist des frühen Christentums.


~ Les guerres… Les séismes… Les typhons… Le feu… La famine ! Chaque année apporte ses catastrophes. Chaque nuit, les bandits perpètrent leurs crimes.
~ Ce monde est un enfer.
Akira Kurosawa, Rashômon. Japon XX°



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