~ Life is so terrible ; it would be
better never to have been conceived. – Yes, but who is so fortunate ? Not one
in a thousand. (Plaisanterie yiddish, citée in
Robert Nozick, Anarchy, state and utopia.)
~ Thomas Nagel disait en
substance que même si chacun de nous était heureux d’être né, on ne pouvait pas
dire que ne pas naître soit un malheur.
~ La caractéristique des
actions en wrongful life sans doute
la plus perturbante et la plus stimulante, qui a de fait mobilisé les esprits,
est qu’elles semblent créer un nouvel
espace de conflictualité défini par ce que l’on peut appeler les « droits
de la naissance », autrement dit la possibilité pour les enfants de se
plaindre de certaines des conditions dans lesquelles ils ont été produits.
~ Le cas du géniteur
violeur est éloquent : on aurait pu remarquer que la mère pouvait elle
aussi être condamnée, au moins moralement, puisqu’elle avait la possibilité de
réaliser une IVG, et cela jusqu’à l’accouchement puisqu’il s’agissait d’un
viol. Néanmoins, aucun des commentateurs de cet arrêt n’a même évoqué cette
éventualité.
~ Certains défendent actuellement l’idée d’un fœtus comme entité entièrement
indépendante qu’il faut également protéger contre les agissements de sa mère.
[…] [Aux Etats-Unis,] désormais, les procès à l’encontre de la mère ne sont pas
rares. Un tribunal du Michigan fut le premier, en 1980, à condamner une femme
dans une situation de ce genre. Il accorda des dommages-intérêts à un enfant
dont les dents étaient d’une couleur inesthétique suite à un traitement de
tétracycline pris par la mère pendant la grossesse… Dans certains Etats, la
garde de l’enfant peut être retirée à la mère avant la naissance si son
comportement pendant la grossesse est estimé dangereux pour le fœtus. […] Pas
moins de 18 Etats ont adopté des lois incriminant les « mauvais
traitements envers le fœtus » (fetal
abuse law), et plusieurs tribunaux ont condamné pénalement des mères dont
le comportement, notamment la toxicomanie, avait nui à celui-ci.
~ Ce que l’arrêt Perruche comme les actions en wrongful life se sont bien gardés de faire : la création d’un droit
à naître dépourvu de graves handicaps opposable à tout un chacun, y compris à
la mère.
~ La possibilité de porter plainte contre ses parents dans certaines
circonstances n’impliquerait rien d’autre qu’une relative limitation de la
liberté de procréer.
~ Définir l’intérêt de l’enfant par son état de santé, et non par une
configuration familiale particulière, serait plus cohérent avec un tel
processus. Décider de faire naître un enfant gravement handicapé, quand ceci
aurait pu être évité, ne serait pas autre chose qu’un tort fait à autrui et
relevant du droit commun.
~ C’est toute une philosophie politique et morale de la procréation qui est
désormais à construire. […] Toute tentative conséquente de définir à partir de
l’intérêt de l’enfant à naître les normes de l’acte procréatif devra imposer
aux femmes des contraintes.
~ Pour une nouvelle philosophie de l’avortement. […] Tant que les
enfants ne naissent pas, les femmes ne font de tort à personne, aussi bien
quand elles tuent l’embryon que si elles lui causent des dommages corporels. En
revanche, dans les cas où ces enfants vont naître, les dommages que les femmes
causent au fœtus sont d’une autre nature. Les dommages causés par une femme in utero doivent être considérés comme
des dommages différés dans le temps,
différés au moment de la naissance de l’enfant, puisqu’il s’agit du moment où
l’embryon deviendra une personne. […] On pourra objecter que le type de
politique législative que nous prônons pousserait les femmes à l’avortement
dans le cas où elles auraient causé des dommages prénatals, et l’on pourra répondre
tout simplement : et alors ? […] Pour ceux qui pensent que c’est la
vie postnatale qui a une valeur absolue, et que sa qualité peut être l’objet
d’un jugement, on ne peut que se féliciter de ce que des embryons gravement
endommagés ne donnent pas lieu à des corps biologiques de personnes nées.
~ Il faudrait partir du
principe de la légitimité de l’avortement en toutes circonstances, inverser le modèle actuel en définissant non
pas les circonstances dans lesquelles on a le droit d’avorter, mais les circonstances
dans lesquelles on n’a pas le droit de faire naître. […] Certaines
circonstances de la naissance peuvent être considérées comme non souhaitables
pour un enfant. […] La femme que l’on incite ainsi, de fait, à ne pas
poursuivre une grossesse ne sera pas privée de sa liberté de procréer mais
induite, grâce à la menace des actions en wrongful
life, à faire en sorte de faire naître son enfant dans d’autres
circonstances. Dans cette nouvelle philosophie, l’avortement devrait donc être
employé comme principe de précaution et de prudence […] – principe, au
demeurant que l’on utilise déjà lorsqu’il est question du sort des embryons
conçus in vitro.
~ L’être que l’on entend
en effet ainsi protéger n’est pas du tout l’organisme biologique qu’une femme
porte, mais le futur enfant né. C’est ainsi que ne pas causer des dommages
corporels à son enfant pourrait impliquer pour la mère de substituer, via l’avortement, l’embryon à un autre,
voire de faire appel à une adoption. Mais, si l’on peut, grâce aux actions en wrongful life, penser la grossesse comme
un acte mettant en cause non pas la mère et son corps mais la mère et un autre
sujet, dans la mesure où il s’agit d’un événement susceptible de faire naître,
et dans cette mesure seulement, on peut espérer étendre ce principe aux
rapports qui se tissent entre les hommes et les femmes dans la procréation. Si,
en effet, nul n’est recevable à obliger une femme à poursuivre une grossesse,
on peut cependant imaginer qu’un homme considère comme un dommage le fait
d’utiliser son sperme pour mettre au monde un enfant contre sa volonté. On peut
aussi envisager que le fait de faire naître un enfant dans certaines
circonstances puisse être considéré par le père comme un tort causé à l’enfant,
tort au nom duquel il serait recevable à porter plainte. […] Ainsi, les actions
en wrongful life deviennent la
première étape d’une certaine « socialisation » de la grossesse,
susceptible de devenir l’objet de conflits entre des personnes, dans la mesure,
répétons-le, où elle prétend aboutir à la naissance d’un enfant.
~ L’instauration d’un
droit de naître dépourvu de handicaps très graves impliquerait donc l’existence
d’une norme autonome qui obligerait chaque personne ayant un rapport à la
procréation d’un enfant de contribuer à le faire venir au monde dans certaines
conditions. Ce droit s’appliquerait à la mère de la même façon qu’il s’applique
aujourd’hui au médecin avec qui elle a passé un contrat. Ceci impliquerait que
la loi nous garantirait non seulement certains droits une fois nés – droits
qui, depuis quelques décennies, rendent les enfants de plus en plus
indépendants des familles dont ils sont issus (ainsi le processus par lequel on
a rendu égaux les enfants légitimes et naturels, par exemple) –, mais, en plus,
certaines conditions physiques d’existence. Dans ce sens, il ne s’agirait pas
de naître de soi-même, mais de naître dans des conditions réglées par le droit,
de telle sorte que le sujet ait prise, rétrospectivement, sur certaines
circonstances de cette naissance, par la possibilité d’en demander des comptes.
Marcela Iacub, Penser les droits de la naissance.
Argentine XXI°
~ On oublie que, si les
femmes ratent très souvent l’opportunité de faire carrière, d’être autonomes,
etc., ce n’est pas à cause du sexe, mais parce qu’elles tombent stupidement amoureuses
d’un homme qui les comble et avec qui elles veulent faire des enfants. Voilà le
tombeau politique, moral et social des femmes. Voilà la véritable origine de
leur aliénation.
~ Ce stupide empire de la
maternité.
~ Quand j’étais petite et
que ma mère m’achetait des poupées, je les détruisais l’une après l’autre et
j’inventais mes propres jeux. […] Je ne voyais aucune raison d’avoir un enfant
dont je serais esclave et qui m’empêcherait de faire des tas de choses,
principalement de travailler.
~ La stérilisation n’a
jamais été une revendication féministe en France parce que leur ventre, elles
en revendiquaient la fécondité selon leurs slogans, pour avoir du pouvoir, du
pouvoir sur les hommes, sur l’Etat, etc. […] Elles se prenaient pour des
vaches, des vaches assumant la gestion de leur reproduction industrielle quand
en réalité il fallait cesser d’être vache ; c’était ce destin en bloc
qu’il fallait refuser et non pas simplement les formes de gestion qui
existaient.
Marcela Iacub, Qu’avez-vous fait de la libération
sexuelle ?
Argentine XXI°
~ Il est peu probable que les femmes aient gagné quoi que ce soit à cette
position désormais « dominante » qu’elles semblent occuper quant à la
filiation. On peut même penser que cette nouvelle inégalité n’a fait que
reconduire une distribution différentielle des rôles sociaux assurée par le
droit, qui lui reste défavorable. […] Car, en confiant, de manière très
officielle et même solennelle, aux mères seules le soin des filiations, l’Etat en
a fait de véritables fonctionnaires de la famille.
~ Ce pouvoir s’exerce de prime abord sur les hommes. Ceux-ci n’auront aucun
droit à refuser les enfants qu’ils ont conçus, que ce soit en demandant à la
femme d’avorter ou en déclarant par avance qu’ils ne souhaitent pas reconnaître
les enfants qu’une femme mettra au monde contre leur gré. La paternité dépend,
en dernière instance, de la décision d’une femme, qui peut souverainement la
leur refuser ou la leur imposer.
~ Ce pouvoir s’exerce ensuite sur les enfants eux-mêmes. Le fait de n’avoir
pas avorté ne saurait jamais être reproché à une femme, même si la vie qui
attend cet enfant n’est qu’un long chemin de douleur, ou même si, en mettant au
monde un enfant lourdement handicapé, elle ne s’engage pas à le garder avec
elle, et qu’elle l’abandonne à la naissance. Le fait que l’avortement existe ne
génère chez elle aucune responsabilité particulière.
~ Ces lois ont donc donné finalement satisfaction aux revendications des
féministes françaises qui, dans le combat pour la légalisation de l’avortement,
voyaient non pas le moyen de délivrer les femmes d’une servitude terrible, mais
une manière de leur assurer un monopole sur la procréation – et par là un
pouvoir sur les hommes. Les féministes n’ont, en effet, pas eu d’affaire plus
pressante que de faire des femmes les nouveaux chefs de famille, quitte à
devoir ensuite tenter de compenser par divers moyens autoritaires les
conséquences néfastes qu’implique cette reconduction de la position des femmes
comme uniques responsables des choses de la procréation (leur moindre
disponibilité pour le travail, la tendance des hommes à ne plus s’occuper des
enfants lors d’une séparation, etc.). Il est évidemment malheureux qu’un
mouvement d’émancipation ait finalement produit des résultats aussi désastreux.
~ Il semblerait que huit enfants meurent en France chaque semaine des
suites de mauvais traitements parentaux, soit environ 380 par an (Libération, 7 octobre 2003). Quand on
pense à l’obsession avec laquelle nous adjurons de « briser la loi du
silence » en matière de pédophilie, on peut s’étonner du silence écrasant
qui recouvre les atteintes à la vie des enfants vivant avec leurs
« vrais » parents.
~ Il y a, en effet, quelque chose de vertigineux dans le fait de prendre la
responsabilité de mettre au monde un enfant.
~ De même que les femmes peuvent, par l’avortement et l’accouchement sous
X, ne pas devenir mères de l’enfant qu’elles ont conçu, les hommes pourraient
refuser d’être pères lorsqu’ils ne le souhaitent pas. S’il paraît barbare de
contraindre une femme à avorter pour cette raison, il serait en revanche bien
plus conforme à la règle d’égalité de rétablir la fin de non-recevoir de toute
action en recherche de paternité dès lors qu’un homme a manifesté par avance
son refus de devenir le père de l’enfant dont il est le géniteur.
Marcela Iacub, L'empire du ventre – Pour une autre
histoire de la maternité. Argentine XXI°
~ On critique l’inégalité
des enfants des couples homosexuels pour ne pas penser à celles dont sont
victimes les enfants qui vivent dans des familles hétérosexuelles.
~ Regardez-les brouter
les fruits de la terre, se lécher, se caresser, paître ensemble, accoucher de
leurs petits, s’isoler. Regardez-les ignorer les horreurs qui les attendent,
fantasmer leur liberté souveraine, se croire forts et presque immortels.
~ Plutôt que de chercher
à épouser un plouc qui gagne trois sous et de se remplir de bébés qui crient et
d’adolescents qui se droguent, il serait beaucoup plus rationnel de se préparer
dès son plus jeune âge à s’enrichir grâce aux arts sexuels. Peu à peu, les
femmes se mettraient à considérer l’amour comme un mensonge du temps où elles
étaient esclaves des hommes, tout comme le mariage ou la famille.
~ Certains parents n’aiment leurs enfants
qu’à condition qu’ils soient et qu’ils se comportent comme ils le souhaitent.
~ S’il y a quelque chose qui va à
l’encontre de l’égalité des enfants et donc des citoyens, c’est la structure de
nos familles actuelles. A cause de la famille dans laquelle on est né et élevé,
certains sont riches, d’autres pauvres. Certains sont cultivés et d’autres
illettrés. Certains ont la chance d’être aimés et d’autres la malchance d’être
maltraités. […] Certains sont élevés dans la liberté et d’autres dans
l’esclavage de l’autorité, de la religion ou d’une idéologie criminelle. La
structure familiale actuelle transforme les enfants en des sortes d’appendices
de leurs parents ; elle ne les prend pas comme des individus à part entière. Certes,
l’on contrôle certaines bavures, certains excès. On ne peut pas battre à mort
un enfant, on ne peut pas le violer, on ne peut pas le laisser sans nourriture
ou sans toit. On ne peut pas ne pas le scolariser. Hormis ces exceptions
minimales, l’on confie les yeux fermés les enfants à leurs parents avec la
cohorte des inégalités flagrantes que cela implique. Comme si la rationalité
qui anime les politiques familiales actuelles était plus la reproduction des
parents que la production des citoyens libres et égaux.
~ Les statistiques montrent le poids de la
famille dans le destin de chacun en termes de richesse, d’emploi, de diplômes,
de culture. Les statistiques ne montrent pas, hélas, d’autres lourdeurs de la
famille, comme les carences émotionnelles, les névroses, la folie des enfants.
~ Les enfants […] se
trouvent souvent prisonniers dans leurs familles sans d’autres repères que
leurs seuls terribles parents.
~ Ceux qui devraient
tenter de révolutionner les familles ce sont non pas les homosexuels mais les
chômeurs, les femmes pauvres, les enfants, les désespérés. Ces majorités
silencieuses qui savent que, loin d’être un idéal, les normes qui régissent les
familles actuelles sont terriblement chères, esclavagistes, productrices de
traumatismes psychiques et de douloureuses solitudes.
~ Les études faites à
propos de la présence des femmes sur le marché du travail montrent que la
variable la plus importante n’est pas le nombre de violences sexistes qu’elles
subissent mais celui d’enfants qu’elles élèvent.
Marcela Iacub, Jouir, obéir et autres activités vitales.
Argentine XXI°
Le pire ennemi des
femmes, c’est l’enfant, c’est la famille.
Marcela Iacub. Argentine XXI°.
Citée in : Jacques Bouhsira et al., Transgression.
Depuis que Dieu a créé les êtres humains et
les a fait surgir du néant, ils n’ont cessé d’être des voyageurs. […] Le voyage
se fonde sur le labeur et les difficultés de la vie, sur l’affliction et
l’épreuve, et l’acceptation de dangers et de peurs terrifiants. Il est
impossible pour le voyageur de trouver dans son voyage un confort, une sécurité
ou un bonheur intacts.
Muhyiddin Ibn ‘Arabi, Voyage vers le maître de la puissance.
Arabie XIII°
– Oui, mère, aussi est-ce à toi maintenant de me
secourir.
– A moi ?
– Et à qui donc si ce
n’est à toi !
– A moi, ta mère ?
– Précisément.
– A moi qui t’ai donné la
vie !
– Je ne te l’ai pas
demandée. Et quelle sorte de vie m’as-tu donnée ? Je n’en veux pas !
Reprends-la !
Henrik Ibsen, Les revenants. Norvège XIX°
~ Toute ta vie, ne fais
que haïr la vie.
~ Dans mon désir de
mourir tôt, le moindre délai me brise le cœur et me remplit de tristesse.
Ichigon Hôdan (Recueil d’aphorismes de bonzes japonais).
Japon
XIV°
Un jour, dans un livre, j'ai rencontré ces
mots : « Le chagrin d'être en vie », et, tandis que j'écris
cette lettre, j'éprouve ces chagrins que rien ne saurait apaiser. Quelle est
donc cette écœurante, cette effroyable, cette triste chose que nous portons au
dedans de nous ?
Yasushi Inoué, Le fusil de chasse. Japon XX°
~ La vie est infernale,
inadmissible.
~ Je n’ai pu, à aucun
moment, me sentir à l’aise dans ce monde de malheurs et de mort.
Eugène Ionesco, Journal en miettes. France XX°
~ Malheur à ceux qui
ajoutent maison à maison, qui joignent champ à champ jusqu’à ne plus laisser de
place et rester seuls habitants au milieu du pays.
~ Vous concevez du foin,
vous enfantez de la paille, mon souffle, comme un feu, vous dévorera. Les
peuples seront consumés comme par la chaux, épines coupées, ils seront brûlés
au feu.
~ Crie de joie, stérile,
toi qui n’as pas enfanté ; pousse des cris de joie, des clameurs, toi qui
n’as pas mis au monde.
(Livre d’) Isaïe. Israël circa
VI° AC
~ Ce monde souffre
Même les herbes le disent
Qui se courbent au
couchant.
~ Tous en ce monde
Sur la crête d’un enfer
A contempler les
fleurs !
~ Papillon qui bats des
ailes
Je suis comme toi
Poussière d’être !
~ Papillon voltige
Dans un monde
Sans espoir.
~ J’avance
Dans le vent d’automne
–
Vers quel enfer ?
Kobayashi Issa, Haïkus.
Japon XIX°
Extraits de : C.
Atlan et Z. Bianu, Haiku –
Anthologie du poème court japonais.
« Je ne veux plus
avoir affaire
A ce monde
sordide. »
Et se détache la goutte
de rosée.
Kobayashi Issa, Haïkus.
Japon XIX°
Source : R. Munier, Haïkus – Anthologie.
~ Comme donnant naissance
Avec ce ventre !
Grenouille coassante.
~ Ne la chassez pas,
enfants,
Ne la chassez pas !
Cette puce a des enfants.
~ Des serpents
Retournent au trou
De leur naissance.
~ Même un jour férié,
L’enfer de ce monde
Reste un enfer.
~ Dans le
tas d’immondices
Ce petit papillon
Est né !
~ Derrière les jolies
fleurs,
Un enfer
De puces.
~ Jette un coup d’oeil
Dans le miroir de l’enfer,
Chat transi de rut !
Kobayashi Issa, Haïkus.
Japon XIX°. Traduction du
japonais vers l’anglais par David G. Lanoue. Traduction française par nos
soins.
On dirait qu’il n'y a
rien de plus intelligent à faire sur la terre que de pondre des petits
imbéciles, remplir le monde d’esclaves et devenir soi-même le premier esclave
de cette vermine !
Panaït Istrati, Kyra Kyralina. Roumanie XX°
A vrai dire, je ne me
suis jamais remis de ma naissance.
Jacques Izoard, Ce manteau de pauvreté. Belgique XX°
~ Comme je désire ne pas
tant penser
Durant ce temps où
j’attends
Le terme d’une vie qui ne
prend pas fin
~ Après tant de sujets
d’affliction
Si mon existence traînait
N’en aurais-je pas de
bien plus grands encore ?
Izumi Shikibu, Poèmes.
Japon XI°
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