Dalaï-Lama : voir Tenzin Gyatso
~ Dans la lutte pour la vie celui qui est à bout de souffle, à bout
d’arguments, à bout de moyens et à bout de tout n’est heureusement et par
contre pas au bout de ses peines.
~ Celui qui, dans la vie, est parti de zéro pour n’arriver à rien dans
l’existence n’a de merci à dire à personne.
Pierre Dac, Les
pensées. France XX°
~ Nous n’avons
pas d’enfants. Je ne le regrette pas. […] Je ne tiens pas à ce qu’il y ait des
êtres qui portent mon nom. Je ne souhaite pas transmettre du Dali. Je veux que
tout se termine avec moi.
~ Je trouve
affreux et angoissants les nouveau-nés et les très jeunes enfants avec leur
petit corps et leur énorme tête. Ils ressemblent à la fois à l’embryon qu’ils
furent et aux vieillards qu’ils deviendront, et tout ce qui évoque l’origine ou
la fin me cause un malaise insupportable.
Salvador Dali, Pensées.
Espagne XX°
Et ma
pensée cruelle amasse
Tant de
peine en mon coeur
Que je
dis à mon âme : « Pourquoi
Ne
pas quitter ce monde plein d’ennui,
Où
tu vivras chargée
De
tant de maux qui me font peur ? »
D’où
j’appelle la Mort,
Mon
tendre et doux repos,
Je lui
dis : « Viens à moi »,
d’un tel amour
Que ceux
qui meurent me font envie.
Dante Alighieri, Vita
nuova. Italie XIII°
Elles
blasphémaient contre Dieu et leurs parents,
Contre l’espèce
humaine et le lieu et le temps et la semence
De leur lignée
et de leur naissance.
Dante Alighieri, Divine
comédie. Italie XIV°
Pourquoi la maternité rend-elle niais ? Vous m’avez épargné, Seigneur,
de rentrer dans l’immense cohorte des connasses en gésine qui ne cessent
d’essorer de la pisse que pour torcher de la merde ! Elles pondent à
grands cris des anormaux qu’elles prennent ensuite pour des chefs-d’œuvre en
vie ! Mes flancs ont reçu une folle quantité de semence, Seigneur, sans
qu’il en ait résulté le moindre fruit. Grâce Vous en soit rendue ! Votre
infinie bonté m’aura permis de conserver à tout jamais cette véritable virginité
d’une femme : la stérilité !
Frédéric Dard alias San-Antonio,
La
vieille qui marchait dans la mer. France XX°
La première moitié de notre vie est gâchée par nos parents et la seconde
par nos enfants.
Clarence Darrow. Etats-Unis XX°. Cité in : Roland Jaccard, Dictionnaire du parfait
cynique.
~ La non-existence est la plus tolérable de toutes les formes de la matière
vivante.
~ La vie n’est pas digne d’intérêt […] c’est une désagréable interruption
du non-être, et la meilleure chose que l’on puisse en dire est qu’elle ne dure
pas longtemps.
~ La vie pour moi est une plaisanterie. C’est ainsi que je la conçois.
C’est une horrible plaisanterie.
~ J’espère qu’après la mort je serai – j’allais dire heureux – mais
j’espère ne pas être malheureux. […] J’espère être endormi, sans même rêver.
~ Pour moi, la vie est de peu de valeur. Je ne veux pas dire pour moi
individuellement, mais telle que je vois la vie. Cette grande, cette insensée,
cette gaspilleuse, cette cruelle reproduction de vie sur la terre !
Clarence Darrow, Is life worth living ? Etats-Unis XX°
Je ne cherche
plus les cris triomphaux car je sais
que pour chaque
cellule qui divise ma vie,
pour le plaisir
mauvais qui l’engendra
je dois une
rançon de douleur infinie.
René Daumal, A la
Néante. France XX°
L’anniversaire de
naissance n’est en somme que la commémoration de la farce sinistre que nous ont
faite nos parents en nous mettant au monde.
Alexandra David-Néel, Correspondance
avec son mari (24 octobre 1904). France XX°
~ Nous sommes
des machines à survie, des robots programmés à l’aveugle pour préserver les
molécules égoïstes connues sous le nom de gènes.
~ C’est une simple vérité logique que, faute d’une
émigration massive dans l’espace, avec des fusées décollant à un rythme de
plusieurs millions par seconde, des taux de natalité incontrôlés ne peuvent que
conduire à des taux de mortalité horriblement élevés. Il est difficile de
croire que cette simple vérité ne soit pas comprise par ces dirigeants qui
interdisent à leurs partisans d’utiliser des méthodes de contraception
efficaces. Ils expriment une préférence pour des méthodes
« naturelles » de limitation de la population, et une méthode
naturelle est exactement ce qu’ils vont obtenir. Elle s’appelle famine.
Richard Dawkins, The selfih gene. Angleterre XX°
La quantité annuelle totale de souffrance dans le monde naturel défie toute
décente contemplation. Durant la minute qu’il me faut pour composer cette
phrase, des milliers d’animaux sont mangés vivants, beaucoup d’autres,
gémissants de peur, fuient pour sauver leur vie, d’autres sont lentement
dévorés de l’intérieur par de térébrants parasites, des milliers de toute
espèce meurent de famine, de soif ou de maladie. Il doit en être ainsi. S’il y
a jamais une période d’abondance, ce seul fait conduit automatiquement à une
augmentation de la population jusqu’à ce que l’état naturel de famine et de
misère soit restauré. Dans un univers d’électrons et de gènes égoïstes,
d’aveugles forces physiques et de réplication génétique, certaines personnes seront
blessées, d’autres auront de la chance, et vous ne trouverez ni rime ni raison
à cela, ni la moindre justice. L’univers que nous observons a précisément les
propriétés auxquelles nous devrions nous attendre s’il n’y a, à la base, aucun
dessein, aucun but, ni mal, ni bien, rien d’autre qu’une impitoyable
indifférence.
Richard Dawkins, River out of Eden : a darwinian view of life.
Angleterre XX°
Je ne puis me convaincre, écrivait Charles Darwin, qu’un Dieu bienveillant et omnipotent puisse avoir créé à dessein
l’Ichneumon avec l’expresse intention qu’il se nourisse du corps toujours
vivant des chenilles. […] La véritable fonction d’utilité de la vie, ce vers quoi tout tend dans la
Nature, c’est la survie de l’ADN. Or, celui-ci n’est pas libre : enfermé dans
des organismes vivants, il doit employer au mieux les moyens d’action qui sont
à sa disposition […] Ce principe, une fois reconnu, explique toute une série de
phénomènes qui, autrement, seraient déconcertants. Notamment les combats
coûteux en énergie et souvent risibles des animaux mâles pour attirer les
femelles. […] On explique facilement ces comportements quand on considère la
sélection naturelle du point de vue des gènes et non plus uniquement dans
l’optique de la survie et de la reproduction des individus. […] Pour en revenir
à notre début pessimiste, l’optimisation de la survie de l’ADN n’est pas une
recette de bonheur. Du moment que l’ADN est transmis, il lui importe peu que sa
transmission se fasse au détriment de quelqu’un ou de quelque chose. Les gènes
ne se préoccupent pas de la souffrance, parce qu’ils ne se préoccupent de rien.
Richard Dawkins, God's utility function. Extracts from Scientific American, pp.80-85 (november 1995 article by Richard
Dawkins adapted from a chapter of River out
of Eden : a darwinian view of life). Angleterre XX°
~ Pour moi, la
vie humaine est sans but.
~ Si la coupe de
mes souffrances a été si désespérément lourde, je me demande si la faute n’en
est pas à mon père. Je suis complètement découragé. J’ai perdu jusqu’à la force
de souffrir.
~ Jusqu’ici,
j’ai vécu dans l’enfer. Dans le monde des humains, c’est la seule chose qui me
semble vraie.
Dazaï Osamu, La
déchéance d’un homme. Japon XX°
– Parce que vous
méprisez aussi l’amour et la maternité, Dr Kraps…
– Dites plutôt
la reproduction, Ms Reed. Parce que, nonobstant la nauséeuse propagande du
courrier du cœur, nous sommes là dans l’animalier, le bovin, l’aveuglement
phylogénétique… Il suffit d’observer l’effarante irrationalité dont nos
semblables font preuve lorsqu’ils procréent pour s’apercevoir que, loin de
choisir, les malheureux, dans leur immense majorité, ne font tout au plus
qu’obéir à des pulsions d’un archaïsme à peu près aussi réfléchi que celui qui
régit la reproduction collective et réflexe du corail. […] Et cette obscène
fierté des femmes enceintes… Comme si, en se faisant engrosser, elles avaient,
contre toute attente, accompli je ne sais quel exploit…
Patrick Declerck, Garanti
sans moraline. Belgique XXI°
Je ne trouve en
moi que le néant, et il est aussi mauvais de trouver le néant en soi, qu’il
serait heureux d’être resté dans le néant.
Madame du Deffand, Lettre
à Horace Walpole (26 juin 1768). France XVIII°
~ Il n’y a, à le
bien prendre, qu’un seul malheur dans la vie, qui est celui d’être né. Il n’y a
aucun état, quel qu’il puisse être, qui me paraisse préférable au néant. […] Il
vaudrait mieux n’être pas né.
~ Toutes les
conditions, toutes les espèces me paraissent également malheureuses, depuis
l’ange jusqu’à l’huître. Le fâcheux, c’est d’être né.
Madame du Deffand, Lettres à Voltaire. France XVIII°
Les centaines de
millions de morts à la guerre n’ont pas seulement perdu la vie pour rien mais
auraient beaucoup mieux fait de ne pas être nés pour vivre comme ils l’ont
fait.
Robert Dehoux, Merde
alors, quelle Histoire ! Belgique XX°
~ Accoucher : participer au rayonnement de la
connerie.
~ Avortement : solution aux problèmes de
surpopulation.
~ Berceuse : chansonnette pour tenter d’enfin
faire taire ce petit con.
~ Cheptel : descendance d’un con particulièrement
fécond.
~ Dépeupler : essayer d’éradiquer la connerie.
~ Ecologie : science qui vise stupidement à
vouloir nous faire durer.
~ Fuguer : comprendre enfin qu’on n’a pas choisi
ses parents.
~ Mort-né : petit veinard.
~ Naissance : point de départ de tous les
problèmes, dont la connerie.
Eric Dejaeger, Lexique d’anthropoclastie. Belgique XXI°
~ Je suis lasse,
voyez-vous. Légion, vous êtes légion. Croissez
multipliez, vous êtes esclave d’un mythe qui se nourrit de viande et vous
vous appliquez à produire des rôtis emmaillotés bien bleus. Femelle ou mâle,
qu’importe, vous êtes tous responsables, parfaitement responsables de la
situation.
~ Vous êtes une
grande personne, un adulte responsable qui fait vœu de Famille, parent déjà ou
en devenir, vous projetant comme. Un adulte responsable, 2,1 enfants par femme
en France, crise socio-économique aiguë, effondrement du marché financier
mondial, cataclysme écologique planétaire, rumeur d’Apocalypse universelle. […]
Ouvrez la bouche que j’y vomisse, ça vous aidera à avorter.
~ Excusez-moi,
mais est-ce que vous pourriez cesser de vous reproduire ? Contrer la peur
au ventre est tout ce qui vous occupe, le remplir d’embryons : un acte
anxiolytique, pour un peuple qui ne survit que sous antidépresseurs. Votre vie
est si vide et tellement inutile, plutôt que tenter de devenir quelqu’un vous
vous illusionnez à renfort de transferts, jouant la natalité joker existentiel.
~ Je m’exige
nullipare ; je n’ai jamais accouché, jamais je n’enfanterai.
~ Attendu que la
France compte 500.000 orphelins. Attendu que la Terre compte 143 millions
d’orphelins. Excusez-moi, mais est-ce que vous pourriez cesser de vous
reproduire ?
Chloé Delaume, Une
femme avec personne dedans. France XXI°
~ A mon avis, il
ne faut pas avoir d’enfants, car j’observe dans le fait d’avoir des enfants
beaucoup de risques considérables et beaucoup de soucis, pour un rendement
faible, et sans consistance ni valeur.
~ Il faut
prendre conscience que la vie humaine est fragile, éphémère et mêlée de nombreux
soucis et ennuis.
Démocrite, Fragments. Grèce V° AC
Les deux
taoïstes rappelèrent à Saihung que la chose la plus cruciale dans la vie était
de mourir dans la spiritualité, de se fondre dans le Néant. Pour cela, on
devait se libérer du cycle des réincarnations. Cela signifiait n’avoir
absolument aucun lien terrestre. Le point important était que le fait d’avoir
des enfants relie automatiquement l’individu au cycle des réincarnations.
Comment pourrait-il en être autrement ? En transmettant ses gènes physiques et
métaphysiques, on perpétue son karma sur Terre. C’est pour cela que les sages
n’avaient pas d’enfants biologiques.
Deng Ming-Dao, Chroniques
du Tao : la vie secrète d’un maître taoïste. Etats-Unis XX°
Pour limiter le
réchauffement planétaire, il ne faut surtout pas retrouver la croissance que
l’on a connue au cours du XXème siècle ni poursuivre le schéma démographique
actuel. Pourquoi n’en parle-t-on pas ? Ces deux variables, qui accélèrent les
émissions de gaz à effet de serre et le dérèglement climatique planétaire, sont
les grands tabous de notre société... Chut
, ne parlons pas de démographie. 82 millions : c’est le nombre de personnes
supplémentaires chaque année sur la planète. C’est comme si un nouveau pays,
plus peuplé que la France, apparaissait chaque année dans le monde. Des hommes
et des femmes qu’il faudra nourrir, éduquer, soigner, faire travailler et, bien
sûr, faire consommer. Pas besoin de lire les rapports internationaux pour
comprendre que l’évolution démographique, c’est-à-dire le nombre d’humains sur
la planète, est une composante majeure de l’enjeu climatique planétaire. Nous
étions près de 2 milliards en 1930. Nous serons proches de 11,2 milliards en
2100, d’après les dernières prévisions – revues à la hausse – de l’ONU.
Partout dans le monde, dans chaque pays que j’ai visité, la question
démographique m’a frappé. Au Bangladesh, il y aura 40 millions d’habitants
supplémentaires d’ici à 2050. En Ethiopie, la population va presque doubler sur
la même période. La transition démographique des pays en voie de développement
doit être, dès aujourd’hui, la priorité absolue si l’on veut améliorer le
développement social humain au niveau local et limiter le réchauffement au
niveau planétaire. Mais chut, n’en
parlons pas. […] En France, dans notre propre pays, nous serons bientôt 12
millions de Français supplémentaires d’ici à 2060. Ce n’est pas raisonnable !
Sachant que le mode de vie à la française est l’un des plus incompatibles au
monde avec la stabilité du climat. […] Mais chut, ne parlons pas de démographie en France, c’est un sujet
tabou...
Gaël Derive, COP21 : « Ne me parlez pas de croissance ni de
démographie ! » (article publié sur le
site Le Point, 19 novembre 2015).
France XXI°
~ Naître, cette
diablerie.
~ Je ne serai
jamais un homme de l’être.
~ On n’a pas
assez d’une vie pour digérer sa naissance.
~ Mourir sur la
croix est une sinécure en regard de ce qui échoit à beaucoup d’êtres humains.
~ Surpopulation
dans les prisons, aussi dans les crèches. Vases communicants.
Pierre Desagre, Dieu
est belge. Belgique XX°
Je hais mes
jours et ma vie dolente,
Et ainsi maudis
l’heure que je fus né,
Et à la mort
humblement me présente
Pour les
tourments dont je suis fortuné.
Je hais ma
conception
Et ainsi maudis
la constellation
Où Fortune me
fit naître d’abord,
Quand je me vois
de tous maux cohéritier.
Eustache Deschamps, Ballade
de la vie dolente. France XIV°
Enfin mourront
les nourrissons braillards.
Robert Desnos, Vie
d’ébène. France XX°
C’est pas ça,
copine… l’adoption, la PMA, le mariage – je suis contre pour tout le monde. Je
suis favorable à la stérilisation de l’ensemble de la population, dès la
puberté. On est sept milliards. Tu crois pas que ça suffit comme ça ? Il faut
ralentir la cadence, urgemment. Je vois les gens avec des poussettes, je
regarde leurs gueules, et je me dis : mais pourquoi ? Qu’est-ce que vous croyez
que vous faites, là, à vous reproduire ? On n’a pas besoin de votre génétique à
la con, arrêtez la mégalomanie. Faites de la peinture si vous voulez vous
occuper. Mais ne nous faites pas chier avec votre progéniture. Si on me
demandait mon avis, je te collerais tout ça dans un stade : vasectomie,
ablation de l’utérus, et rentrez tous chez vous… Sept milliards, et ils
continuent d’infecter la planète… Le jour où on défile pour la stérilisation de
l’humanité, tu me verras dehors tous les jours. Et pas en terrasse, j’aime
autant te dire.
Virginie Despentes, Vernon
Subutex. France XXI°
- Mais si ce
n’est pas un cancer, comment s’appelle cette maladie ?
- C’est la vie
- La vie ?
Vous voulez dire que je suis…
- Vivant, oui,
hélas.
- Mais où est-ce
que j’ai pu attraper une pareille saloperie ?
- C’est
malheureusement héréditaire. Je ne dis pas cela pour tenter de vous consoler,
mais c’est une maladie très répandue dans le monde. Il est à craindre qu’elle
ne soit pas vaincue de sitôt. Ce qu’il faudrait, c’est rendre obligatoire la
contraception pour tout le monde. Ce serait la seule prévention réellement
efficace. Mais les gens ne sont pas mûrs.
Pierre Desproges, Vivons
heureux en attendant la mort. France XX°
Kafka ne tirait
ni joie ni peine de rien ni personne. Simplement, il se sentait mal à l'aise
depuis ce matin de 1883 où, alors que tout allait bien pour lui, il est né. Il
conçut de cet événement un dégoût inexplicable qui ne le quitta qu'au jour de
sa mort.
Pierre Desproges, Dictionnaire
superflu à l'usage de l'élite et des bien nantis. France XX°
~ Oui, je sais
ce dont je me prive en étant femme sans être mère : une série de
contraintes, de soucis et de contrariétés additionnés à ceux que le quotidien
traîne à ses basques.
~ Non, je ne
suis pas mal dans ma peau. Je pense simplement que mon épanouissement en tant
qu’être humain ne passe pas par des contractions, un col dilaté et un minimum
de quarante années de bons et loyaux services auprès de ces chers bambins que
le destin ne manquera pas d’égratigner.
~ Il faut penser sa vie à deux fois avant de se lancer et d’engager la vie de petits êtres qui n’ont rien demandé à personne.
~ Il faut penser sa vie à deux fois avant de se lancer et d’engager la vie de petits êtres qui n’ont rien demandé à personne.
Emilie Devienne, Etre
femme sans être mère. France XXI°
~ L’homme à
l’esprit aveuglé, entravé par la femme, les enfants, le foyer, les biens, est
emporté par la mort comme un village endormi par un torrent débordé.
~ A travers la
ronde de bien des naissances et des morts, j’ai erré, sans jamais trouver le
constructeur que je cherchais ! Naître et mourir pour renaître
encore : un courant de vie rempli de souffrance. Mais maintenant,
constructeur de la maison, tu es découvert ! Jamais plus tu ne
construiras ! Cassés sont tous tes chevrons, brisée ta poutre ! Tout
ce qui constituait ce moi mortel s’en est allé : l’esprit a tué la soif,
j’ai traversé le courant.
Dhammapada (Paroles du
Bouddha). Inde I° AC
~ Il y a peu de
raisons de sourire dans cette dure et pénible vie.
~ Comment le
monde cruel peut-il tourner, et supporter de contempler de telles vies !
Charles Dickens, The chimes. Angleterre XIX°
- Et vos enfants
?
- A merveille !
- Et celui qui a
de si beaux yeux, un si bel embonpoint, une si belle peau ?
- Beaucoup mieux
que les autres ; il est mort.
Denis Diderot, Jacques
le Fataliste. France XVIII°
Naître dans
l’imbécillité, au milieu de la douleur et des cris ; être le jouet de
l’ignorance, de l’erreur, du besoin, des maladies, de la méchanceté et des
passions […] ; ne savoir d’où l’on vient, pourquoi l’on est venu, où l’on va :
voilà ce qu’on appelle le présent le plus important de nos parents et de la
nature : la vie.
Denis Diderot, Lettre
à Sophie Volland (26 septembre 1762). France XVIII°
~ Un de ses amis
l’exhortait à faire des enfants. « Sois sans crainte, lui dit-il ;
comme progéniture, je laisse derrière moi des victoires olympiques. »
~ Des parents
sacrifiaient aux dieux pour avoir un fils. Diogène leur dit : « Ne
sacrifiez-vous pas aussi pour vous assurer de ce qu’il va devenir ? »
Diogène le Cynique. Grèce IV° AC
Il ne faut ni se
marier ni élever des enfants, puisque notre espèce est faible et que les ennuis
procurés par le mariage et les enfants chargent d’un fardeau supplémentaire la
faiblesse humaine. C’est pourquoi ceux qui se sont mariés et ont élevé des
enfants pour l’assistance qu’ils espéraient y trouver, s’aperçoivent plus tard
que cela procure encore plus d’embarras et sont saisis de regrets, alors qu’il
leur était possible, dès le début, d’éviter ces erreurs.
Pseudo-Diogène, Lettre
à Zénon. Grèce circa I° AC
Que tu veuilles, ô être humain, devenir sur cette terre un sujet masculin,
alors réfléchis à deux fois, avant que la sage femme vers le jour te convoie !
La terre est un nid de misère ! Crois-en l’auteur de ces lignes, qui goûta bien
souvent de ce plat dur et indigne ! Citation piquée au Faust de Goethe :
L’homme toute sa vie n’est heureux d’ordinaire, qu’au seul stade
embryonnaire... […] Qu’est-ce que l’homme, qu’est-ce que la vie ? Déjà notre
grand Schiller souverain : « Ce n'est point le plus grand des
biens ». Pour moi je dis : la vie est comme une échelle de poulailler,
courte et pleine de fumier.
Alfred Döblin, Berlin Alexanderplatz . Allemagne XX°
~ S’il existait de véritables nihilistes, ils célébreraient les armes atomiques
comme moyen de mettre fin au monde grâce à l’hiver nucléaire. Ils chanteraient
des hymnes aux ogives, voyant en elles la première arme que nous ayons jamais
obtenue contre l’univers qui nous a jetés dans l’existence pour y souffrir et y
mourir. Même si ces nihilistes imaginaires étaient trop délicats pour
préconiser franchement l’hiver nucléaire, ils seraient contraints de célébrer
l’hiver nucléaire comme le premier véritable CHOIX qu’un organisme ait jamais
eu de poursuivre ou non le cycle fatal de la naissance, de la souffrance et de
la mort.
~ Le suicide individuel n’est que l’Hiver Nucléaire écrit en petit. L’Hiver
Nucléaire est le Nirvana universel. Et cela le rend complètement différent du
suicide individuel – car il n’y aura pas de survivants pour en porter le deuil
et le chagrin. Il n’y aura plus du tout de deuil ni de chagrin, jamais plus.
[…] Cela fut réalisé à petite échelle – le suicide collectif, l’oubli. […]
Certaines tribus chassées pour le plaisir par les Européens, [tels] les
derniers groupes de Tasmaniens, virent la souffrance qui attendait leurs
enfants, et les emportèrent avec eux en sautant de la falaise. Et ils avaient
raison. Imaginez les perspectives d’un enfant tasmanien dans les mains des
colons britanniques qui avaient tué ses parents pour le sport.
~ Nous avons offert à d’autres espèces le cadeau de l’oubli, les avons
précipitées du haut de la falaise : le Mammouth, l’Aigle de Moa, le Loup
de Tasmanie… toutes les plus belles espèces disparaissent ou ont déjà disparu.
[…] La vie sur terre a atteint son apogée durant les Périodes Glaciaires, et
nous sommes en train d’éliminer les quelques espèces de cette époque qui ont
survécu à notre premier coup, voici dix mille ans. Nous avons très peu à
perdre, en détruisant la faune restante, la meilleure ayant déjà disparu. […]
Nous avons donc envoyés des guides au-devant de nous dans l’oubli. Quand nous
aurons lâché prise, pressé le bouton, largué la dîme nucléaire sur nous-mêmes,
nous ne souffrirons pas plus que le Mammouth ne souffre. Nous le leur
devons ; rejoignons-les.
~ Pour la première fois dans l’histoire de la vie organique […] les pitoyables
animaux rampant sur la surface de la planète ont le pouvoir de choisir
d’exister ou de cesser d’exister. Imaginez un prisonnier condamné à être
torturé à mort, blotti dans une cellule en attendant le prochain appel vers le
sol ensanglanté où ses dents seront arrachées, une par une. Un jour, quelqu’un
glisse un couteau sous la porte de sa cellule. Pour la première fois, il a
l’option de mettre un terme à une vie de douleur. Et, comme un véritable esclave,
il rejette le couteau avec horreur, le remet aux gardes de telle sorte qu’ils
puissent continuer à le torturer selon leur bon plaisir. Nous ne sommes pas les
seules vies en jeu. Nous avons un devoir envers les morts – et les non-nés.
John Dolan, The case for nuclear winter (Plaidoyer pour l’hiver nucléaire).
Etats-Unis XXI°
~ Ce n’est pas,
chez l’être humain, la capacité physique de procréer qui rend les adultes
capables d’élevage et d’éducation des enfants qu’ils ont mis au monde.
~ Combien de
parents sont fétichistes de leurs enfants, combien sont pédophiles ou font de
leurs engendrés leurs esclaves, combien les maltraitent ou les laissent sans
avoir, sans pouvoir, sans savoir, sans communication, sans joie, alors que
d’autres les emprisonnent dans une prison dorée, les étouffent par leur
surprotection.
~ Nous savons
maintenant que la folie est souvent induite chez l’enfant par ses parents,
ceux-ci étant apparemment sains.
~ Les familles
sadisent leurs enfants pour se sauver de leurs souffrances.
Françoise Dolto, La
cause des enfants. France XX°
~ Nous célébrons
nos propres funérailles avec cris et pleurs à notre naissance même.
~ Quelle mort
pire que la mort est cette vie que tant d’hommes bons voudraient si souvent
échanger contre la mort !
John Donne, Le
duel de la mort. Angleterre XVII°
~ En vérité, quel droit avait-elle, cette nature, de me faire venir au
monde en vertu de je ne sais quelles lois éternelles de son cru ? J’ai été
créé ayant une conscience et j’ai pris
conscience de cette nature : quel droit avait-elle de me mettre au
monde conscient sans que j’en aie la volonté ? Conscient et par conséquent
souffrant, or je ne veux pas souffrir, car à quelle fin consentirais-je à
souffrir ?
~ Même en
supposant possible et croyable cette fable de l’homme enfin installé sur la
terre sur des bases raisonnables et scientifiques, même si l’on croit à la venue finale du bonheur
pour les hommes, la seule pensée qu’il aura fallu à la nature, en vertu d’on ne
sait quelles turpides lois à elle, supplicier l’homme durant des millénaires
avant de lui donner accès à ce bonheur, cette seule pensée est déjà
insupportable et révoltante.
~ Pour ces raisons, en mon indéniable qualité de demandeur et de défendeur,
de juge et d’inculpé, je condamne ladite nature, qui m’a avec tant de sans-gêne
et d’impudence mis au monde pour souffrir, – à la destruction en même temps que
moi-même…
Fiodor Dostoïevski, Une sentence in Journal d’un écrivain
(octobre 1876). Russie XIX°
En dernière
analyse il est clair que le suicide, une fois perdue l’idée de l’immortalité,
devient une nécessité absolue et même inévitable pour tout homme qui s’est si
peu que ce soit élevé intellectuellement au-dessus de la bête.
Fiodor Dostoïevski, Journal
d’un écrivain (décembre 1876). Russie XIX°
Il me reproche
de me révolter contre ma naissance […] Soit, mais j’aurais préféré qu’on
me tue dans le ventre de ma mère, plutôt que de venir au monde.
Fiodor Dostoïevski, Les frères Karamazov. Russie XIX°
~ Le petit Adolf
était un garçonnet semblable aux autres mômes. Un gamin ordinaire qui,
évidemment, était attaché à sa mère. Il est étrange, voire choquant, qu’aucune
femme ne se préoccupe de la malfaisance éventuelle de l’enfant qu’elle porte et
dont elle accouchera à la satisfaction générale.
~ L’espèce
prolifère. La plus nocive des mauvaises herbes. Et ce ne sont pas les propos
lénifiants de prophètes malthusiens qui changeront quoi que ce soit. La limite
a été dépassée depuis trop longtemps. Quel que soit le chiffre au compteur, le
nombre est effrayant. Il donne le tournis. La seule perspective correcte est
l’extinction de l’espèce. L’inaccessible rêve…
Pierre Drachline, Pour
en finir avec l’espèce humaine. France XXI°
Heureuse la
créature
Qui a fait sa
sépulture
Dans le ventre
maternel !
Heureux celui
dont la vie
En sortant s’est
vu ravie
Par un sommeil
éternel !
Il n’a senti sur
sa tête
L’inévitable
tempête
Dont nous sommes
agités.
Joachim Du Bellay, La
complainte du désespéré. France XVI°
~ Si j’avais eu
conscience de ne plus être une enfant, je ne vous aurais pas faits, mes
enfants. Ma mère me disait : « Fais des enfants, ma fille : c’est bien, c’est
beau, c’est bon ! » La vieille idiote !
~ Donner la vie,
ce poison ! En faire venir d’autres en ce monde, cette galère ! Qu’il
faut être cynique, méchant ou stupide !
Réjean Ducharme, L’océantume.
Québec XX°
Quand on voit la
vie telle que Dieu l’a faite, il n’y a qu’à le remercier d’avoir fait la mort.
Alexandre Dumas fils, Denise.
France XIX°
~ Il n’est plus
possible de s’en remettre à la seule planification familiale, car elle se
contente d’empêcher la venue au monde des enfants non désirés. La survie de
l’humanité ne peut plus être confiée au bon vouloir d’un nombre aussi élevé de
procréateurs plus ou moins irresponsables. Ceux qui les encouragent peuvent
désormais, maintenant que nos limites sont enfin reconnues, être considérés au
mieux comme inconscients, au pire comme criminels.
~ Il faudrait
[…] taxer les familles nombreuses de plus en plus lourdement : surtout les
plus riches, qui sont les plus gaspilleuses, de véritables vandales.
René Dumont, L’utopie
ou la mort. France XX°
La plus grave menace pour l’avenir de
l’humanité reste l’explosion démographique, la prolifération du plus redoutable prédateur, l’homme, sur une petite
planète. […] Notre petite planète n’est pas capable de supporter longtemps les
conséquences d’une surpopulation délirante.
René Dumont, Pour
l’Afrique, j’accuse.
France XX°
Il arrive que les femmes n’aiment pas leurs enfants, ni leur maison,
qu’elles ne soient pas les femmes d’intérieur qu’on attendait qu’elles soient.
Qu’elles ne soient pas non plus les femmes de leur mari. Qu’elles ne soient pas
de bonnes mères. […] Pourquoi une maternité ne serait-elle pas mal venue ?
Pourquoi la naissance d’une mère par la venue de l’enfant ne serait-elle pas
ratée elle aussi ?
Marguerite Duras, article in Libération (17 juillet 1985). France XX°
Marguerite Duras, article in Libération (17 juillet 1985). France XX°
Il est possible qu’on attende tous ensemble le dépeuplement final. On
dormirait tout le temps. La mort du dernier homme passerait inaperçue.
Marguerite Duras, La vie matérielle. France XX°
~ Ma mère
m’infligea la vie.
~ J’imagine que,
actuellement, si les fœtus recevaient toutes les informations du dehors, s’ils
pouvaient s’exprimer dans le ventre de leur mère, ils refuseraient sans doute
d’en sortir.
Jacques Dutronc, Pensées
et répliques. France XX°
§ On était quelques milliers dans le cœur de l’Afrique il y a 100.000 ans,
et on est presque 8 milliards à occuper tous les endroits habitables de la
Terre, à utiliser toutes les ressources disponibles, à épuiser ses ressources,
à vider des océans de poissons, polluer l’environnement, le rendre inhabitable,
à transformer les forêts en désert. Et en plus, nous avons créé des mégapoles
[…] où les gens s’entassent et qui sont des nids de discorde. Je le vois d’une
manière objective et je lance un cri d’alarme. Si on continue dans cette
direction, ce sera la catastrophe, l’apocalypse.
§ – Nous
avons créé une situation telle, que l’avenir de l’humanité est menacé.
– La
science peut faire quelque chose ?
– Elle
ne peut pas augmenter la surface de la terre ou ses ressources. Elle peut
simplement donner des conseils. « Le » problème, c’est la
démographie.
– Il faut
un contrôle des naissances très strict ?
Absolument. Quand j’étais enfant, on nous disait
qu’on approchait des deux milliards d’humains sur la terre. Aujourd’hui, on a
dépassé les 7 milliards. De mon vivant, la population du monde a quadruplé,
dépassant les possibilités naturelles. Donc nous sommes en train, par notre
nombre croissant, de rendre le monde invivable.
§ La contraception, la limitation des naissances a été condamnée par le
Vatican. C’est scandaleux, car le seul espoir de l’humanité de survivre, est de
ne pas continuer son expansion.
Christian De Duve, interview (Le Soir 10 avril 2013, en ligne). Belgique
XXI°
~ Nous sommes
l’effet de la peur que nos parents ont eue de la solitude et de la mort.
~ On aime ses
parents faute de mieux, comme Robinson Crusoé aime les chèvres de son île
déserte.
~ Il faut
interdire la naissance.
Tony Duvert, Abécédaire
malveillant. France XX°
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